Depuis le cuisant échec du département d'État
aux USA, à faire capoter, voilà un an, le vote
du Rapport Goldstone, la délégation étasunienne
adopte une stratégie bicéphale consistant en l’
:
1 ) Opposition à toute décision ou procédure
incriminant l’État d’Israël ;
2 ) Adoption de nouvelles dispositions de nature
à limiter le nombre et la portée des
dénonciations de violations de forces armées
opérant hors de leurs territoires afin de
protéger ses propres soldats contre toutes
éventuelles poursuites et/ou incriminations.
L’attitude d’opposition à toute mesure portant
condamnation d’Israël par le Conseil a été
clairement manifestée notamment lors du vote des
dernières décisions incriminant cet État pour
son agression contre la ‘Flottille de la
Liberté’. Mais depuis quelques semaines, ces
deux délégations semblent adopter une nouvelle
approche en concertant leurs efforts et actions
en vue d’éliminer de l’ordre du jour des
sessions du CDH les projets de textes et
l’ensemble de passages ayant trait aux questions
de colonisation et d’annexion de territoires
ainsi que ceux relatifs au droit à la résistance
contre l’occupation et à l’auto-détermination.
Ces deux pays se sont mobilisés à l’occasion des
travaux de révision plénière du CDH dans sa
présente session permanente à Genève.
La partie américaine avec d’autres qui lui sont
proches ont appuyé avec force la proposition
israélienne tendant à éliminer purement et
simplement de l’ordre du jour le point VII qui a
trait aux territoires Arabes et Palestiniens
occupés (Cisjordanie, Al Quds, Gaza et le Golan
Syrien). Ce qui est de nature à rendre quasi
impossible la discussion automatique de la
question du Golan occupé lors de chaque session
et confine celle de la cause Palestinienne à une
discussion minimale soit, tous les quatre ans et
suite à un rapport comme le suggèrent certaines
délégations occidentales ou annuelle (toujours
sur rapport) comme le demande la délégation de
la Palestine à Genève.
Les Organisations Non gouvernementales
signataires du présent Appel tiennent le Point
VII de l’ordre du jour comme l’un des acquis
fondamentaux du Mouvement des Droits de l’Homme
& des peuples, elles considèrent en outre que
les tentatives de sa suppression constituent
encouragement et appui direct à l’occupant ainsi
qu’une véritable démission du CDH de ses
responsabilités par rapport à la cause
Palestinienne et autres territoires Arabes
occupés, démission constitutive d’un réel déni à
la mesure de l’importance et de l’urgence de ces
questions.
Les ONG exhortent par conséquent, tous les
membres du CDH à se mobiliser en vue de tenir en
échec les pressions israélo-américaines au sujet
des questions de colonisation et
d’auto-détermination et ce, en empêchant les
tentatives qui tendent à soumettre les futures
commissions d’enquête relevant du CDH à
l’approbation préalable du conseil de sécurité
ainsi qu’à faire échouer d’autres propositions
que la partie américaine tente de faire passer.
Ces propositions qui constituent des régressions
certaines sont le fait d’une infime minorité, et
il serait douloureux qu’elles bénéficient de
compromissions arabes et de pays du Sud pour les
faire passer en catimini.
Nous, ONG soussignées, considérons le maintien
en l’état du point VII sans nulle altération le
minimum requis pour garder intangible la
crédibilité du CDH pour tout ce qui concerne la
question des territoires Arabes occupés.
Genève , le 31 Octobre 2010
Commission arabe des droits de l’Homme ;
Coalition Internationale contre les Criminels
de Guerre (ICAWC) ;
Centre de Damas d’Études Théoriques et des
Droits Civiques ;
Bahreïn Society for Human Rights ;
Protection des Défenseurs des Droits de l’Homme
dans le Monde Arabe (PADDH) ;
Organisation Nationale des Droits de l’Homme en
Syrie ;
Voix libre pour la défense des Droits de l’homme
;
Rencontre Culturel Euro-arabe ;
Association de Défense des Droits de l’Homme au
Maroc ;
Observatoire Syrien des Droits de l’Homme ;
Association de l’Amitié Euro-arabe ;
Arab
Network for Human Rights Information ;
Addameer pour les Droits de l’Homme – Gaza ;
Comités de Défense des Libertés Démocratiques &
des Droits de l’Homme en Syrie.
Traduit par Kamsa Mega
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