Protestation auprès de l’organisation des
Nations Unies par des descendants des familles Jérusalémites
contre le projet Israélien de construire sur un cimetière
Musulman datant du 12ème siècle.
Le centre
Simon Wiesenthal s’obstine à édifier son ‘Musée de la Tolérance’
malgré les profanations.
Les parties
accusant les autorités israéliennes de profanation d’un
cimetière, lieu sacré musulman datant du 12ème siècle, ont
déposé aujourd’hui une plainte auprès des Nations Unies et ont
tenu une conférence de presse simultanément à Genève, Jérusalem
et Los Angeles. La « Pétition pour une Action Urgente contre les
violations des droits de l’Homme par l’état d’Israël : la
profanation de Ma’ man Allah Cimetière Musulman de la ville
sainte de Jérusalem» a été déposée à Genève.
Le cimetière Ma’
man Allah (connu sous le nom de Mamilla) se situe à Jérusalem et
le centre Simon Wiesenthal, qui compte construire à cet
emplacement un « Musée de la Tolérance », est basé à Los
Angeles. Le ‘Center for Constitutional Rights’ (Centre des
Droits Constitutionnels) à New York représentera les
descendants, y compris les 60 signataires, issus des 15 plus
vieilles familles de Jérusalem ayant des ancêtres enterrés
depuis le 12ème siècle.
Voir la pétition
www.mamillacampaign.org
« L’indifférence
et le non respect des droits les plus basiques et fondamentaux
de tolérance exprimés par la volonté de construire ce Musée dans
un des lieux les plus historiques et vénérés des Musulmans,
n’est pas seulement une offense de la part du centre Simon
Wiesenthal contre ces familles Jérusalémites, comme la mienne,
dont les ancêtres sont enterrés là depuis des siècles, mais
c’est aussi une violation flagrante des responsabilités
éthiques, morales et légales du gouvernement israélien, qui
s’est lui-même manifesté de manière identique contre la
profanation d’anciens cimetières Juifs à Jérusalem entre les
années 1948-1967» a déclaré Rashid Khalidi, Professeur d’études
Arabes, titulaire de la Chaire Edward Saïd du département
d’Histoire à l’université de Columbia à New York
La construction
du projet a eu pour conséquence le déterrement, la destruction
et la dispersion de centaines de tombes et de restes humains
dans des lieux inconnus jusqu’à présent. Franck Gehry,
l’architecte du plan original du Musée a retiré ses dessins et
sa participation au projet.
Cette plainte est
la première manifestation collective d 'individus Palestiniens
de cette ampleur qui sera soumise aux Nations Unies contre
Israël. Les familles concernées, les ONG et les avocats
impliqués considèrent que la profanation d’un cimetière viole
les conventions internationales visant à protéger l’héritage, le
droit aux croyances religieuses et le droit à la famille.
Maria Lahood,
avocate principale au ‘Center for Constitutional Rights’ a
déclaré que «Les familles des personnes enterrées au cimetière
de Mamilla qui se sentent abandonnées se sont organisées pour
protester auprès des Nations Unies afin de protéger leurs droits
fondamentaux contre la discrimination, de manifester librement
leurs croyances religieuses et de protéger leur héritage
culturel. Nous faisons alors appel à la communauté
internationale pour dénoncer ces profanations honteuses du
cimetière historique de Jérusalem. »
Le projet de
construction d’un ‘Centre pour la dignité Humaine – un musée de
la Tolérance’ sur les restes de figures musulmanes
emblématiques, de femmes, d’hommes et d’enfants enterrés dans ce
lieu au cours de centaines d’années a suscité l’opposition de
nombreuses personnalités Musulmanes, Chrétiennes et Juives en
Israël, Palestine et dans le monde entier. Cependant, la Cour
Suprême Israélienne a tranché en faveur de la construction du
Musée et le gouvernement Israélien a refusé l’arrêt de
l’exhumation des restes humains et de la destruction de l’ancien
cimetière.
Le ‘Center for
Constitutional Rights’, entre autres, adresse au nom de ces
familles Palestiniennes, cette plainte aux Rapporteurs spéciaux
des Nations Unies chargés de la liberté de religion ou de
conviction et des formes contemporaines de racisme; à l’Expert
Indépendant pour la Culture; au Haut Commissariat aux Droits de
l’Homme et au Directeur Général de l’UNESCO.. Les parties
demandent à ces instances internationales d’agir rapidement pour
demander au gouvernement Israélien d’arrêter la construction du
‘Centre pour la dignité Humaine ’ – ‘Musée de la Tolerance’, sur
le site historique du cimetière de Mamilla ; d’enquêter sur les
violations des Droits de l’Homme ; de recenser et de révéler aux
signataires l’emplacement des restes humains et archéologiques ;
de récupérer et d’enterrer à nouveau tous les restes humains à
leur emplacement original en consultation et coordination avec
les autorités Musulmanes ; enfin, de reconnaître et déclarer que
le cimetière de Mamilla est une antiquité historique qui se doit
d’être préservée et protégée.
Le cimetière de
Mamilla fut un cimetière musulman et un lieu saint depuis le
7ème siècle quand les compagnons du Prophète Mahomet - d’après
ce qu’on dit- y ont été enterrés. De plus, plusieurs saints
Soufi et d’autres milliers de personnalités, de savants, de
notables et des familles entières de Jérusalem y ont été
enterrés au cours du dernier millénaire. Le Conseil Suprême
Musulman a reconnu le cimetière comme site historique en 1927 et
les autorités du Mandat Britannique l’ont considéré comme
antiquité en 1944. Mamilla servait encore de cimetière jusqu’en
1948, date à laquelle le nouvel état d’Israël s’est emparé de la
partie Ouest de Jérusalem et a de ce fait tenu le cimetière sous
son contrôle.
Le ‘Center for
Constitutional Rights’ milite pour l’avancement et la protection
des droits garantis par la Constitution des Etats-Unis et la
Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Fondée en 1966
par des avocats représentants les mouvements des droits civiques
dans le Sud, CCR est une organisation éducative et légale à but
non lucratif, engagée dans l’usage créatif de la Loi pour
promouvoir le changement social.
Source ; Center
for Constitutional Rights
10 Février, 2010, New York, Jérusalem, Genève,
Los Angeles
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