COMMISSION ARABE DES DROITS HUMAINS

Arab Commission for Human Rights
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International NGO in special Consultative Status with the Economic and Social Council of the United Nations

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2009-03-24

 « Pas d’argent pour Gaza »

 

PRÉSENTATION : ZEMBLA s’est rendu à Gaza pour témoigner des ravages de la guerre et constater que les oeillets du projet horticole financé par les Pays-Bas servent de fourrage pour les moutons.

Le blocus est tel que rien ne rentre à, ni sort de, Gaza. La population vit dans la pauvreté et les écoles et les hôpitaux sont chaque fois détruits. La semaine dernière, le monde a promis 3,5 milliards d’euros aux Palestiniens. Dans ce documentaire, les réalisateurs se posent la question de savoir si toute cette aide aux Palestiniens va bien leur profiter. N’a-t-elle pas, au contraire, pour effet de faire perdurer la pitoyable situation des Palestiniens ?

Le fleuron actuel de l’aide néerlandaise au développement apportée aux Palestiniens, le projet horticole de Gaza, affiche un maigre succès. Les Pays-Bas aident les producteurs d’œillets de Gaza à hauteur de 3 millions d’euros par an. Les œillets croissent  et fleurissent en abondance dans les serres palestiniennes mais, malheureusement, ne parviendront pas dans les vases européens.

Autre projet néerlandais, le port maritime de Gaza : de l’argent jeté par les fenêtres. Dans la bande de Gaza, ZEMBLA s’est entretenu avec Mamoun Khozender, le chef de la délégation palestinienne qui s’étaient rendu, 12 ans auparavant à La Haye pour demander à un bureau d’études néerlandais de construire le port de Gaza. L’État palestinien digne de ce nom devait voir concrètement le jour avec son propre port et son propre aéroport.

Des millions partis en fumée
Le Premier ministre Kok, en compagnie du président Yasser Arafat, donna le premier de coup de pelle au projet. Il y avait alors de l’espoir encore. Espoir enterré un an plus tard par l’armée israélienne qui dévasta le chantier aux bulldozers. Telle fut la destinée de millions d’euros d’aide au développement fournie par les Pays-Bas.

Depuis les accords d’Oslo, en 1993, la communauté internationale a engagé des milliards pour la construction du jeune État palestinien. Malgré tout cet argent, les choses ne firent que s’empirer pour les Palestiniens.
Tous les milliards que l’on promet encore une fois aux Palestiniens n’ont aucun sens aussi longtemps qu’Israël s’oppose à la solution des deux États. Netanyahu comme nouveau Premier ministre n’arrange pas les choses.

Exercer davantage de pression
Les Pays-Bas se sont toujours opposés à l’idée d’exercer des pressions sur Israël. Robert Serry, représentant spécial de l’ONU au Moyen-Orient, n’est plus d’accord. Il déclare dans ce documentaire : "Il faut bien qu’un jour, davantage de pression soit exercée sur Israël. Si les deux parties n’affichent pas la volonté d’arriver à une solution, il faudra que la communauté internationale prenne ses responsabilités. Il faudrait que nous, communauté internationale, soyons moins passifs."

Selon l’économiste israélien, Shir Hever, l’aide aux Palestiniens est plus que bienvenue pour l’économie israélienne. “Celle-ci profite justement de l’occupation. La plus grande partie des secours destinés aux Palestiniens, comme la nourriture, les tentes et les médicaments, sont achetés et fabriqués en Israël puis acheminés par des entreprises de transport israéliennes. Autre avantage pour le Trésor israélien est que tout cet argent provenant des dons, est d’abord converti en monnaie israélienne. C’est ainsi qu’Israël a pu remédier à son déficit commercial. Et c’est avec cet argent qu’Israël finance sa politique d’occupation et la prochaine agression contre les Palestiniens.”

Scandaleuse erreur d’appréciation
Ce ne sont pas les destructions mais le bouclage des frontières qui constituent la cause essentielle du désastre économique de Gaza et que 90% de sa population en soit réduite à mendier l’aide alimentaire. John Ging, directeur de l’UNRWA : "Le bouclage des frontières [de Gaza] est une scandaleuse erreur d’appréciation et tout pays qui n’œuvre pas activement [dans le sens de la levée du blocus] se fait complice des violations des droits humains fondamentaux des gens qui vivent à Gaza". "Gaza est souvent comparée à une prison. Mais Gaza est pire. Au moins dans une prison,  les détenus prennent trois repas par jour.”

Conception et réalisation : Kees Schaap
Recherche : Simone Tangelder
Rédaction : Kees Driehuis

 

 

TRANSCRIPTION

Introduction :  Des palestiniens de Gaza montrent des résidus des bombes à phosphore encore en activité et ce, 3 semaines après les bombardements.

 

[Images de la conférence de Charm-El-Cheikh et des destructions à Gaza]

> Commentateur : « Cette semaine, le monde a dégagé € 3,5 milliards pour la reconstruction de Gaza. Israël détruit et nous payons la facture. Tout comme la dernière fois et l’avant-dernière fois ».

 

> Jan Wijnenberg : « C’est en fait complètement stupide de dire à Israël : « Vous avez tout détruit mais nous allons tout remettre en ordre. »

 

> Commentateur : « Depuis les accords d’Oslo, nous finançons des projets censés aider à la construction de l’Etat palestinien mais tout cela en vain. »

 

> Palestinien : « Israël s’oppose à la réalisation de ce projet car si vous avez un port, vous avez également presque un État. »

 

> Commentateur : « Le gouvernement néerlandais refuse catégoriquement depuis des années d’exercer des pressions sur Israël. En revanche, il participe bien au bouclage des territoires qui étrangle l’économie palestinienne et qui fait des Palestiniens une population d’assistés, de mendiants. »

 

> Responsable de l’UNRWA : « comment pouvons-nous assister passivement à la destruction d’une société ? »

 

> Gideon Levy : « On ne peut pas changer les gens en les faisant souffrir. »

 

> Commentateur : « Zembla se rend à Gaza où notre argent est englouti… dans un gouffre sans fond. »

 

[Images de halles aux fleurs aux Pays-Bas]

 

> Azzam Shafi (gestionnaire-clients) : « Les fleurs viennent entre autres de l’Equateur, de Colombie, d’Israël, de Turquie, d’Egypte, de Turquie, d’un peu partout. »

 

> Journaliste : « Et les gens aussi ? »

 

> Azzam Shafi : « Oui, vous voyez ici des Turcs, des Africains, des Hollandais, des Egyptiens… » (rire)

 

> Journaliste : « Et vous êtes Égyptien ? »

 

> Azzam Shafi : « Oui, Egyptien »

 

> Journaliste : « Et que faites-vous exactement ? »

 

> Azzam Shafi : « Je suis chargé des relations avec nos fournisseurs du Moyen-Orient »

 

> Journaliste : « Depuis quand n’avez-vous pas reçu d’œillets de la bande de Gaza ? »

                                        

> Azzam Shafi : « Depuis deux ans, presque rien. »

 

>  Journaliste : « Mais vous avez toujours des contacts avec les horticulteurs de Gaza ? »

                                        

> Azzam Shafi : « Oui, la semaine dernière. Je les appelle régulièrement pour savoir s’il y a ou non possibilité de recevoir quelque chose de leur part »

 

[Suit un entretien téléphonique entre M. Azzam Shafi et un horticulteur palestinien]

 

- Azzam Shafi : « penses-tu pouvoir envoyer tes fleurs dans les jours qui viennent ? »

 

- Horticulteur : « pas dans les jours qui viennent. »

 

- Azzam Shafi : « pourquoi pas ? »

 

- Horticulteur : « la frontière est fermée ».

 

- Azzam Shafi : « les fleurs sont-elles encore en bon état ? »

 

- Horticulteur : « oui, elles sont en bon état mais je veux être honnête avec toi. Pendant la guerre, nous ne pouvions pas mettre le nez dehors. Cela a duré 22-23 jours. Nous n’avions ni eau ni électricité. Nous n’avions pas la possibilité d’aller aux serres pour irriguer ou arroser ».

 

- Azzam Shafi au journaliste : « Nous n’aurons pas donc d’œillets avant longtemps »

 

[Retour à Gaza (images de dévastation)]

 

> Commentateur : « 23 jours de guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza. 1300 Palestiniens ont été tués. Et 13 Israéliens. 15 000 habitations ont été détruites. 700 entreprises. 181 écoles. Et 27 établissements hospitaliers. Les dommages sont estimés à 2,2 milliards €. Et la facture ? Ce sera pour la communauté internationale. »

 

[Images de Jan Wijnenberg (ancien ambassadeur)]

 

> Commentateur : « Jan Wijnenberg est membre du comité « Arrêtez l’occupation ». Avant, il travaillait au ministère des Affaires étrangères. Il était pendant des années ambassadeur au Moyen-Orient. Jan Wijnenberg trouve que ce n’est pas normal que nous, Occidentaux, devons payer pour les destructions causées par Israël. »

 

Jan Wijnenberg : « C’est en fait complètement stupide de dire : OK, Israël a tout détruit mais nous allons tout remettre en ordre. Mais cela n’empêchera pas Israël d’y retourner un jour et de récidiver. »

 

[Images de Farah Karimi (Directrice de l’organisation Oxfam Novib)]

 

> Farah Karimi : « Nous ne pouvons pas continuer d’envoyer de l’argent pour résoudre le problème. Nous ne pouvons continuer d’envoyer de l’aide au développement et de dire que nous avons assumé nos responsabilités. Cela ne suffit pas et ce n’est pas la manière la plus efficace de consacrer notre argent à l’aide au développement. »

 

> Jan Wijnenberg : « C’est comme le cas du Liban. Après sa dévastation, la communauté internationale a dû mettre la main au portefeuille pour réparer les dégâts tandis qu’Israël attend tranquillement le moment venu pour tout dévaster encore. Et nous le constatons à grande échelle dans les territoires occupés. »

 

[Images de Gaza, tentes]

 

> Commentateur : «  selon la 4ème Convention de Genève, le pays occupant doit lui-même assurer les besoins en nourriture, santé et éducation de la population dans la zone occupée. Israël est donc dans l’obligation de pourvoir aux besoins des Palestiniens. Mais le monde a délesté Israël de cette charge. Non seulement pour combattre la pauvreté mais aussi pour aider les Palestiniens à se prendre en main. »

 

> Farah Karimi : « Nous assurer du développement de l’infrastructure avec l’aménagement d’un port, d’un aéroport, de ministères qui peuvent fonctionner… »

 

> Journaliste : « un État viable… »

 

> Farah Karimi : « Oui, qu’un État viable soit possible. »

 

> Commentateur : « À la faveur des accords d’Oslo, en 1993, Palestiniens et Israéliens se sont rapprochés et se sont entendus sur la création d’un État palestinien dans les territoires occupés. Et les pays occidentaux devaient mettre main dans la poche pour concrétiser cet objectif. »

 

[Images contrat pour la construction du port de Gaza]

 

> Entrepreneur néerlandais : « Voici les plans du port qui devait être construit par une entreprise néerlandaise et un sous-traitant français. »

 

> Journaliste : « C’est ainsi que vous l’avez conçu et il pouvait être réalisé tout de suite ? »

 

> Entrepreneur néerlandais : « Il est tout à fait prêt. Tout a été préparé dans les moindres détails : personnels, bâtiments etc. »

 

[Images du littoral de Gaza]

 

> Commentateur : « L’idée de l’aménagement du port est venue de cet homme. Tout comme celle de prendre contact avec les Pays-Bas. »

 

> Mamoun Khozender (entrepreneur palestinien) : «  Je ne pouvais pas choisir un pays qui n’avait pas de bonnes relations avec Israël et puis dire : ‘réalisons un projet stratégique et ce sous contrôle israélien’. C’est pourquoi, nous avons opté opportunément pour les Pays-Bas. Les Pays-Bas sont à 100% pro-israéliens. »

 

> Journaliste : «  OK. Ainsi la chance que le port puisse aboutir deviendrait plus grande. »

 

[Images d’archives de la chaîne néerlandaise VPRO, 1999]

 

> Commentateur : «  L’industriel palestinien a trouvé l’ingénieur néerlandais qui devait concevoir le projet. Coût : 40 millions de florins ».

 

[Images Arie Mol, ingénieur]

 

> Journaliste : « Vous vous rendiez compte, à l’époque, du caractère historique du projet ? »

 

> Arie Mol : « Oui. Du moins, nous avions l’espoir que cela serait le cas. »

 

[Images Arafat etc.]

 

> Commentateur : « le port devait devenir un symbole de l’État palestinien et l’ingénieur Mol, un hôte régulier du futur président. »

 

[Retour à Gaza]

 

> Mamoun Khozender (entrepreneur) : «  La première année, tout s’est bien déroulé, sans accroc. Nous reçûmes les fonds des Pays-Bas puis de la France. Nous avons entamé les travaux à l’époque des accords d’Oslo. L’OLP devenait le protégé des Occidentaux. Ils voulaient nous soutenir et nous aider. »

 

[Photo Arafat et Wim Kok, Premier-ministre néerlandais]

 

> Commentateur : « Le généreux donateur donna un coup de pouce de pelle et la construction du port semblait inévitable. »

 

[Images d’archives de la chaîne néerlandaise VPRO, 1999]

 

Ingénieur néerlandais (au téléphone) : « Le port sera construit. Oui, c’est sûr. »

 

S’adressant au journaliste : « Je me suis trompé sur tout le processus politique. Je pense, rétrospectivement, que l’assassinat de Rabin est venu tout bloquer. Il y a eu un changement de gouvernement [israélien] … »

 

[Retour à Gaza]

 

> Mamoun Khozender (entrepreneur) : «  Ils dirent oui, mais ce ‘oui’ était entouré de toutes sortes d’obstacles. Et de report en report. D’un coup, dès un premier malentendu avec l’OLP, le site fut bombardé. Ce ne sont pas les Palestiniens que les Israéliens ont bombardé. Ils ont bombardé les drapeaux néerlandais et français. »

 

> Commentateur : « C’est ce qui s’est passé en septembre 2001. Selon Israël, la destruction du chantier est due au fait que le chantier avait servi pour tirer contre les colonies voisines. »

 

 

> Abou Ali (témoin) : « je suis pêcheur. Il ne s’est rien passé ici. Autrement, je me serais enfui. Je n’ai vu personne lancer des obus d’ici. Peut-être à partir d’autres endroits. »

 

> Ingénieur Arie Mol : « Vrai ou pas vrai, je ne sais pas. On peut, certes, admettre que quelqu’un ait tiré de là mais je pense que, dans ce genre d’affaires, quelqu’un avait décidé que ce projet ne devait jamais voir le jour. »

 

[Images d’archives, rencontre Kok – Pères]

 

Wim Kok (Premier ministre) : « Il est difficile de comprendre que ce qui est donné d’une main soit retiré de l’autre. Parce que bombarder et détruire des projets en cours… » (geste d’impuissance de Wim Kok).

 

[Images Coenders….]

> Commentateur : « Le député Coenders fit de son mieux pour demander pour qu’Israël soit interpellé à propos des dommages subis. Mais le Premier ministre Kok s’y est opposé. Des critiques sévères certes mais sans mesures concrètes. Israël n’avait donc pas à verser de dédommagements à l’Europe. »

 

[Retour à l’ingénieur Mol et à Mamoun Khozender]

 

> Journaliste : « Quel a été le coût des dégâts ? »

 

> Mol : « je pense que c’est de l’ordre de 10 millions. »

 

> Mamoun Khozender : « L’argent des Occidentaux, nous n’en avons pas besoin. Nous nous débrouillerons pour l’avoir entre nous. Ce dont nous avons besoin, c’est que les États occidentaux fassent pression de manière à ce que nous et Israéliens nous nous mettions d’accord qu’il faut respecter les projets civils. »

 

[Images de l’inauguration de l’aéroport de Gaza, suivies d’images de sa destruction]

 

> Commentateur : « C’est lors de la 2nde Intifada (2000-2004) qu’Israël a détruit à grande échelle des équipements d’infrastructure financés par la Communauté européenne. Comme c’est le cas de l’aéroport de Gaza (€ 9,5 millions), la Télévision palestinienne (€ 10 millions), les routes (€ 1,5 million), la Compagnie d’électricité (€ 1,1 million), les bâtiments publics (€ 2 millions), écoles et autres projets. »

 

> Louis Michel : « Il est inacceptable que l’Europe soit systématiquement à différentes reprises amenée à financer les mêmes constructions, les mêmes infrastructures. Nos opinions publiques nous interpellent à ce sujet. Et nous devons donc appréhender la chose avec Israël, dans le cadre de notre dialogue avec Israël. On ne peut pas continuer ainsi. Certaines infrastructures ont été deux, trois, parfois quatre fois reconstruites et donc re-financées, soit par l’Europe soit par des États-membres. »

 

[Retour à Gaza – images d’immeubles détruits]

 

> Commentateur : « ces derniers mois, Israël a causé pour plus à 100 millions d’euros de dégâts à des biens européens et à des projets financés par l’argent européen. Comme les bâtiments du gouvernement palestinien dans la ville de Gaza. La logique veut que la note soit présentée à Israélien mais, au sein de l’Union européenne, il y a quelques pays qui s’opposent mordicus à une telle démarche. Parmi eux, les Pays-Bas. Juridiquement, cela est pourtant possible. Il s’agit seulement de le vouloir. »

 

> Louis Michel : « Selon moi, c’est possible et ça devrait être le cas. Mais aboutira-t-on ? Vous savez comment cela se passe en Europe. C’est le charme et la dignité de l’Europe. Il faut l’unanimité des 27 États pour adopter une position commune. »

 

> Commentateur : « Revenons à l’aide au développement dans les territoires occupés. Des dizaines de millions fournis par les Pays-Bas, des milliards par l’Europe. Qu’en est-il de tout cet argent ? Comme ces 7 milliards injectés dans des projets de développement depuis les accords d’Oslo ? C’est ce qui a été scruté par Shir Hever, économiste, vivant à Jérusalem. »

 

> Shir Hever : « Tout centime doit être justifié. Pourtant, l’argent a été dépensé sans que des projets aient vu le jour. Non pas à cause de la corruption, mais par le fait que les travailleurs avaient été payés pour attendre dans leur voiture qu’ils soient autorisés à passer les check-points. Le matériel se trouvait entreposé en Israël. Il se trouvait des mois durant en zone sous douane et il fallait payer les frais d’entreposage. Et c’est ainsi que l’argent a été dépensé avant même le début des travaux. »

 

> Journaliste : « Vous voulez dire que 7 milliards de dollars d’aide destinés au développement des territoires n’ont servi à rien ? »

 

> Shir Hever : « Presque à rien ».

 

> Farah Karimi : « C’est pourquoi dans les territoires occupés on ne parle pas de ‘development’ mais de ‘de-development’, c’est-à-dire de recul, de régression. On assiste, dans les territoires occupés, à un recul dans tous les domaines de développement malgré le grand volume d’aide apporté. »

 

> Commentateur : « Ce ne sont pas les Palestiniens qui ont profité de l’aide au développement. C’est surtout Israël qui en profite. »

 

> Shir Hever : « Toutes les marchandises transitent par les ports et aéroports d’Israël, où ils restent entreposés jusqu’à leur déblocage par la douane. Ils doivent être chargés dans des camions israéliens pour être livrés aux Palestiniens. Tous les équipements et matériaux de construction dont les projets ont besoin sont fournis par des entreprises israéliennes. Beaucoup de personnes participant à ces projets habitent en Israël où ils louent. Donc beaucoup d’argent donc afflue dans l’économie israélienne… »

 

> Journaliste : « Combien en pourcentage ? »

 

> Shir Hever : « L’ONU estime que 45% de ces fonds passent dans l’économie israélienne. A mon avis, c’est une sous-estimation mais il est difficile de donner un chiffre précis. Autre important avantage économique pour Israël, c’est les devises étrangères. Toute l’aide est apportée dans ces devises. Lesquelles doivent être d’abord changées en monnaie israélienne. Force est de constater que, depuis le processus d’Oslo, notamment depuis 1996, la masse de devises étrangères dans la banque centrale israélienne a augmenté d’année en année. Et Israël qui d’habitude se trouvait nettement dans le rouge, avait besoin de devises étrangères et avait un déficit commercial, a été en mesure d’exporter l’occupation. L’aide a  permis de compenser ce déficit commercial et de financer l’occupation et les agressions contre les Palestiniens. »

 

> Farah Karimi : «  Barrages routiers et bouclages sont en autres les raisons qui ont empêché le lancement des projets d’aide au développement. On peut aussi constater dans nos programmes que l’on est passé d’une aide structurelle à une aide humanitaire, et que les gens sont plutôt occupés à survivre. D’où les difficultés à mettre le développement en route. »

 

> Commentateur : « Nous aurions aimé que notre argent aboutisse à quelque chose de bien. Mais ce n’est pas le cas. La politique de colonisation israélienne a considérablement aggravé la situation économique des Palestiniens. Telle était aussi la situation quand Hamas gagna les élections en 2006. Israël, et aussi l’Europe et les Etats-Unis, ont décidé de punir la population de Gaza par un blocus économique où l’économie, déjà fragile, est étranglée. Comme si cela ne suffisait pas, Israël a lancé en décembre 2008 une guerre dévastatrice. »

 

[images John Ging, directeur de l’UNRWA]

 

> John Ging : « Dix bombes au phosphore ont touché cette partie du camp. L’entrepôt et les ateliers sont en cendres. Les dégâts s’élèvent à des millions de dollars. Ici, c’est l’entrepôt central où arrivent les marchandises. Les camions y sont chargés pour la distribution dans la bande de Gaza. Ce camp était le centre de notre organisation pendant la guerre. »

 

> Journaliste : « La situation humanitaire a-t-elle jamais été aussi mauvaise ? »

 

> John Ging : « Ce n’est pas à moi de vous répondre mais les réfugiés qui sont là depuis 60 ans. Ils disent que, après ce qu’ils ont enduré depuis des dizaines d’années, ce qu’ils viennent de subir est pire. Tout part à vau-l’eau. »

 

> Journaliste : « Et toute cette aide consacrée au développement d’un État palestinien viable a-t-elle été vaine ? »

 

> John Ging : « Jusqu’ici ? Oui. C’est l’évidence. Nous nous trouvons dans ce qu’un économiste réputé qualifie de ‘non-développement’. Nous sommes en train de ‘non-développer’ Gaza. »

 

[Images de dévastation] :

 

> Témoignage d’un paysan : « Ils sont venus tout dévaster : maisons, arbres et infrastructure. Ils ne laissent rien intact. Cette source irriguait 5 hectares de vergers et de terres maraîchères. Ils ont dévasté totalement la source. Regardez… »

 

> Commentateur : « Des destructions sans objectif militaire. C’est ce que nous voyons partout à Gaza. Non seulement les maisons mais de grandes surfaces agricoles. »

 

> Un  paysan : « Nous avons remis nous-même le champ en ordre. Nos femmes ont dû vendre leur or. Nous voulons vivre. Nous ne sommes pas des fonctionnaires salariés ».

 

> Ahmed Sourani (Organisation agricole ‘Parc’) : « C’était une zone très verte. Un jardin.  Il y avait plein d’oliviers et autres arbres. Tout cela a été détruit. Ils sont venus ici et prétendaient vouloir en découdre avec ceux qui attaquent Israël. Mais cette zone n’a jamais été le théâtre d’un affrontement militaire. C’est une zone agricole, avec des fermes. Et ici se trouve ‘PARC’, une organisation agricole locale qui aident les paysans depuis des années. »

 

> Commentateur : « PARC est une organisation agricole qui dépend depuis d’années à 60% de fonds néerlandais. En janvier, l’armée israélienne prit possession de leurs bureaux et ont tout dévasté sans motif apparent. »

 

> Ahmed Sourani : « Voici le message que nous a laissé un des soldats. [Zoom sur la table : « HAVE A NICE DAY !»]. Ca, c’était le bureau où l’on pilotait le projet néerlandais. C’est d’ici que les paysans de Gaza recevait de l’aide. Un tiers des terres agricoles est totalement dévasté. Nous essayons, avec d’autres organisations d’aide au développement de réhabiliter ces terres. Malheureusement, elles ont été de nouveau dévastées lors de la dernière invasion israélienne. »

 

> Commentateur : « Lors de la dernière guerre, Israël a étendu encore plus la zone tampon et ainsi 60% des terres d’élevage sont devenues inaccessibles. »

 

> Ahmed Sourani : « La zone tampon est large de 1 km à l’Est et de 2 km au Nord de Gaza. Ainsi, des centaines de paysans palestiniens et leurs familles ne peuvent pas retourner dans cette zone et réintégrer leurs maisons. Du moins, si leurs maisons existent encore et sont toujours intactes. »

 

[Images d’écoles et de fabriques détruites]

> Commentateur : « Pourquoi tant d’écoles ont été détruites ? et autant de fabriques ne servant à aucun objectif militaire ? »

 

[Images d’une fabrique de chips et de biscuits salés]

 

> Wail El Aye (fabricant)  : « Cette entreprise produit des chips et des biscuits salés. Nous avons deux groupes électrogènes et cinq machines pour la production. Celle-ci est une mélangeuse et celle-là une machine d’emballage très complexe. Nous avons subi pour quelque 800 000 dollars de dégâts au total. »

 

> Journaliste : « C’est Israël qui va vous dédommager ? »

 

> Wail El Aye : « Non, nous n’aurons de lui aucun centime. »

 

> Journaliste : « Vous en êtes certain ? »

 

> Wail El Aye : « Absolument. Je ne sais pas, mais qui va contraindre Israël à le faire ? Qui va condamner Israël ? L’ONU ? Les Etats-Unis ? Les États européens ? J’ignore s’ils sont capables de condamner Israël. Personne ne peut condamner Israël. Israël est au-dessus des lois. »

 

> John Ging : «  La biscuiterie, la fabrique de jus de fruits, la cimenterie. Toutes ont été détruites. L’infrastructure économique a été détruite. »

 

> Journaliste : « Délibérément ? »

 

> John Ging : « Il faudra bien répondre à ce type de questions. Pour les politiques, l’objectif était de détruire l’infrastructure terroriste. Mais leur armée a détruit l’infrastructure du futur État palestinien. L’infrastructure de l’éducation, de l’économie, des services publics.

 

> Commentateur : « Le fabricant de biscuits ne peut pas importer de nouvelles machines car les frontières sont toujours fermées. Il n’empêche qu’il a pu remettre deux machines en marche et essaie ainsi de garder ses ouvriers. Mais cela ne tiendra pas longtemps. La raison : le bouclage des frontières. »

 

[Retour à la fabrique]

 

> Wail El Aye : « Nous ne pouvons importer de matières premières. »

 

> Journaliste : « Vous ne pouvez pas les importer ? »

 

> Wail El Aye : « Non parce que priorité est donnée au lait, au fromage, à l’huile, l’huile végétale… »

 

> Journaliste : « Donc, bientôt, vous ne pourrez plus produire ? »

 

> Wail El Aye : « Nous sommes contraints d’arrêter. Nous n’en avons que pour deux jours de production.

 

[Retour à l’UNRWA]

 

> John Ging : « Pourquoi malgré d’énormes besoins humanitaires auxquels ont répondu généreusement les pays donateurs, trois semaines après la fin des combats, de grandes quantités de marchandises dont les gens ont désespérément besoin, se trouvent en dehors de Gaza et pas à Gaza même ? »

 

> Journaliste : « Vous avez une réponse à cette question ? »

 

> John Ging : « Oui. Pour cause d’une politique totalement erronée. Parce qu’on argue que la fermeture de la frontière de Gaza permet de lutter efficacement contre l’extrémisme. Et c’est une erreur d’appréciation totale. »

 

[Images de la frontière de Gaza, déserte]

> Commentateur : « L’année dernière, le ministre Coenders (de la Coopération) a émis de sévères critiques sur le bouclage des frontières. Mais il sera, ce jour même, rappelé à l’ordre. »

 

[extrait du journal de Radio 1, 31 janvier 2008] : « Le ministre Verhagen (Affaires étrangères) a condamné les propos de son collègue Coenders qui a critiqué la fermeture de la frontière de Gaza par Israël. Coenders avait qualifié cette fermeture de punition collective et inacceptable. En réaction, Verhagen affirme, que dans cette affaire, c’est à lui seul d’exprimer le point de vue du gouvernement. »

 

[Retour à l’UNRWA]

 

> John Ging : « Tout pays n’œuvre pas activement dans le sens de la levée du blocus se fait complice de violation des droits humains fondamentaux de gens innocents ».

 

> Journaliste : « Donc, ce blocus doit être levé, qu’il y ait Hamas ou non ? »

 

> John Ging : « Hamas ou pas Hamas. C’est un argument absurde que l’on avance depuis trois ans. La politique fondée sur cet argument n’a conduit qu’à davantage de violence, de morts et de destructions. »

 

> Commentateur : « Le coup de grâce porté à Gaza ne vient pas seulement des ravages causés par la guerre. Il vient aussi du bouclage des frontières qui annihile toute chance de reconstruction. Les cimenteries sont détruites et l’entrée des matériaux de construction est interdite. Et notre argent n’y pourra rien. »

 

> Entrepreneur palestinien : « Votre argent ne me servira à rien. Je ne peux pas construire car il n’y a pas de ciment, de fer etc. Nous n’avons que du sable. On ne peut rien bâtir avec du sable seulement. Nous avons suffisamment d’ingénieurs mais ils sont la rue à vendre des cigarettes. »

 

> John Ging : « Pourquoi n’ont-ils donc pas le droit de se construire une vie ? Ces gens ne veulent pas être réduits à des assistés, à mendier. Nous avons maintenant 90% de la population qui dépend de l’aide alimentaire des Nations-Unies. »

 

> Journaliste : « 90 % ? »

 

> John Ging : « Oui. Et pas pour 3 repas par jour. On parle ici de prison. Mais, dans une prison d’Europe occidentale, les conditions sont meilleures qu’ici. Ici, les conditions détruisent psychologiquement. Et si c’est le cas, on se trouvera face à un énorme problème. Parce que c’est très difficile de remédier aux dégâts psychiques. »

 

[Images Robert Serry, représentant de l’Onu au Moyen-Orient]

 

> Commentateur : « Notre aide n’a de sens que s’il y a retour à la paix. Et cette paix ne sera possible que s’il est mis fin à l’occupation. Robert Serry est l’envoyé spécial de l’ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient. Sa mission consiste à trouver une issue à l’impasse qui dure depuis 22 ans. »

 

> Robert Serry : « Ma mission consiste à faire en sorte qu’il y ait deux États, autrement dit à œuvrer dans le sens de la construction d’un État palestinien viable et qui peut co-exister pacifiquement avec Israël. Une mission pas simple mais ce qui est certainement nécessaire, c’est que, lors de la reprise des négociations du processus de paix, nous définissions plus clairement ce que nous attendons des Israéliens. Cela ne doit pas se limiter à des déclarations et à des appels. »

 

[Images Gideon Levy, journaliste]

> Commentateur : « Gideon Levy est commentateur et journaliste du quotidien israélien Haaretz. Il estime qu’Israël se gausse du monde depuis des années. Il est soulagé que, depuis les élections en Israël, il va être enfin possible de jouer cartes sur table. »

 

> Gideon Levy : «  Enfin, c’en est fini de la mascarade. D’abord, tout le monde était content du gouvernement de centre-gauche… qui a déclenché deux guerres en deux ans. Deux guerres inutiles, deux guerres horribles. Et Israël qui affichait l’image d’un gouvernement qui aspirait  à la paix. Un gouvernement de centre-gauche… c’est du bluff. Et maintenant, c’est terminé. Le monde sait qu’Israël veut un gouvernement de droite. Qu’Israël opte pour le nationalisme. Et qu’il ne veut pas la paix. »

 

> Journaliste : « Donc, cette mascarade est terminée… »

 

> Gideon Levy : « Absolument. »

 

[Images de manifestants israéliens scandant « Mort aux Arabes »]

 

> Commentateur : « Il s’agit-là de militants du parti qui vient de remporter les élections. Ainsi, se dessine en Israël officiellement une majorité qui s’oppose à la solution de deux États. L’incontournable candidat Netanyahu a promis à ses électeurs qu’il n’y aura, pour l’instant, de création d’un État palestinien dans les territoires occupés. »

 

[Retour à Robert Serry, représentant de l’Onu au Moyen-Orient]

 

> Journaliste : « La communauté internationale va-t-elle accepter qu’Israël déclare : ‘nous n’avons pas envie de nous engager l’instant vers la solution politique. Ça viendra plus tard’ ? »

 

> Robert Serry : «  Non, en fait non. En tant que communauté internationale, ce sera pour nous inacceptable. Non, nous ne pouvons pas l’accepter. »

 

[Retour à Shir Hever]

 

> Shir Hever : « Nous sommes actuellement très inquiets, tout comme de nombreux Palestiniens, que Gaza devienne un modèle pour la Cisjordanie. Qu’Israël en arrive à contrôler totalement les frontières terrestres et toute la zone limitrophe de ces frontières, tout camion de marchandises qui entre ou qui sort. Et que les gens soient contraints de vivre dans un ghetto ou dans une prison sous le contrôle total des Israéliens. Et qu’Israël vienne déclarer ensuite : ll n’y a plus d’occupation’ ».

 

[Retour à Gideon Levy]

> Gideon Levy : « Quelle est l’alternative ? De laisser souffrir les gens ? Sans toit ? Affamés ? Assiégés ? Il n’en est pas question. Mais faut-il encore une fois se limiter à injecter de l’argent sans intervenir politiquement ? Ce serait absurde. »

 

> Journaliste : « C’est que nous avons toujours fait. »

 

> Gideon Levy : « Et c’est ce qui est parfaitement stupide. Car cela ne conduira qu’à davantage d’agressions. L’Europe reconstruit et Israël re-détruira et ce sera le cercle vicieux qui durera des années. Et nous n’aboutirons à rien. »

 

[Retour à Robert Serry, représentant de l’ONU au Moyen-Orient]

 

Journaliste : « On dirait que l’on veuille mettre de la pression sur tout le monde sauf sur Israël. Partagez-vous cette impression ? »

 

Robert Serry : « Je ne l’aurais pas formulé ainsi… »

 

Journaliste : « Mais vous êtes d’accord avec moi ou non ? »

 

Robert Serry : « Oui, il faudra exercer un peu plus de pression sur Israël. »

 

[Retour à Gideon Levy]

 

> Gideon Levy : « Israël devra écouter le monde. Quelle que soit sa puissance, viendra un moment où le monde lui dira : ‘en voilà assez !’ Si c’est seulement les Pays-Bas qui le lui disent, cela ne fera pas impression mais ce sera plus efficace si c’est toute l’Union européenne qui le lui dise. Et Washington devra faire aussi entendre sa voix. »

 

[Retour à Robert Serry, représentant de l’Onu au Moyen-Orient]

 

> Robert Serry : « Si les deux parties n’affichent pas la volonté d’arriver à une solution, si c’est apparemment aussi compliqué, ce sera peut-être à la communauté internationale de devoir prendre ses responsabilités. »

 

[Images du ministre Verhagen au mémorial de l’Holocauste]

 

> Commentateur : « Le ministre Verhagen venait, au contraire, de déclarer qu’Israël devrait être privilégié auprès de l’Union européenne. Sans conditions. Un chèque en blanc. Il affirma parler au nom de Coenders également qui aurait alors fait une énorme volte-face puisque, en tant que parlementaire, il  réclamait encore des sanctions contre Israël. »

 

[Images d’archives de la TV néerlandaise, ministre Coenders, 17 avril 2004]

 

Coenders : « Il faut que les Pays-Bas fassent de telle sorte que la position israélienne soit clairement mise sur le tapis au niveau européen mais nous n’osons pas le faire… »

 

Journaliste : « Maintenant que Coenders est devenu ministre de la Coopération, il s’avère donc se rallier à la position qu’il avait combattue. Continuer de donner de l’argent sans poser aucune condition à Israël. Nous avons, bien sûr, invité les deux ministres à venir parler dans notre documentaire, mais l’un et l’autre ont refusé. »

 

[Images d’archives du journal télévisé] : « Les participants à la conférence en Egypte pour la reconstruction de Gaza ont promis 3,5 milliards d’euros. Mais reste à savoir comment cette aide va parvenir concrètement. »

 

> Commentateur : « la majeure partie de ces fonds d’aide ne rentrera pas à Gaza. Les Pays-Bas aussi continueront à donner de l’argent. Des dizaines de millions par an comme aide d’urgence qui, généralement, n’arrivera pas à Gaza. Et sous forme de produits que Gaza ne pourra pas exporter. »

 

[Images de serres agricoles + entretien téléphonique d’un exportateur de fleurs à Gaza et de son contact dans les Halles aux fleurs aux Pays-Bas]

 

-          Salut, comment vas-tu ?

-          Salut, Zaky, comment vas-tu ?

-          Comment est la situation chez toi ?

-          Cela va toujours aussi mal. Rien de changé. Et chez toi, où en est le marché aux fleurs ?

-          La Saint-Valentin est passée. C’est pour nous une fête importante.

-          Eh bien pour nous, il n’a pas été possible d’écouler quoi que ce soit cette année…

 

[Images de la Halle aux Fleurs, Pays-Bas, puis d’un enfant dans une serre horticole à Gaza]

Le contact aux Pays-Bas : «  Nous ne pouvions pas attendre. Nous sommes une entreprise commerciale. Nous devions trouver une alternative. »

 

[Images : l’horticulteur à Gaza donnant des fleurs à ses moutons en guise de fourrage]

 

Commentateur : « La semaine dernière, l’organisation agricole palestinienne a fait savoir que les Pays-Bas devraient arrêter la production d’œillets à Gaza. La population a davantage besoin de produits alimentaires. »

 

documentaire diffusé par la télévision publique néerlandaise le 09 mars 2009.

 

Pour voir la vidéo : http://player.omroep.nl/?aflID=9219683

 

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