PRÉSENTATION : ZEMBLA s’est rendu à Gaza
pour témoigner des ravages de la guerre et constater que les
oeillets du projet horticole financé par les Pays-Bas
servent de fourrage pour les moutons.
Le blocus est tel que rien ne rentre à, ni sort de, Gaza. La
population vit dans la pauvreté et les écoles et les
hôpitaux sont chaque fois détruits. La semaine dernière, le
monde a promis 3,5 milliards d’euros aux Palestiniens. Dans
ce documentaire, les réalisateurs se posent la question de
savoir si toute cette aide aux Palestiniens va bien leur
profiter. N’a-t-elle pas, au contraire, pour effet de faire
perdurer la pitoyable situation des Palestiniens ?
Le fleuron actuel de l’aide néerlandaise au développement
apportée aux Palestiniens, le projet horticole de Gaza,
affiche un maigre succès. Les Pays-Bas aident les
producteurs d’œillets de Gaza à hauteur de 3 millions
d’euros par an. Les œillets croissent et fleurissent en
abondance dans les serres palestiniennes mais,
malheureusement, ne parviendront pas dans les vases
européens.
Autre projet néerlandais, le port maritime de Gaza :
de l’argent jeté par les fenêtres. Dans la bande de Gaza,
ZEMBLA s’est entretenu avec Mamoun Khozender, le chef de la
délégation palestinienne qui s’étaient rendu, 12 ans
auparavant à La Haye pour demander à un bureau d’études
néerlandais de construire le port de Gaza. L’État
palestinien digne de ce nom devait voir concrètement le jour
avec son propre port et son propre aéroport.
Des millions partis en fumée
Le Premier ministre Kok, en compagnie du président Yasser
Arafat, donna le premier de coup de pelle au projet. Il y
avait alors de l’espoir encore. Espoir enterré un an plus
tard par l’armée israélienne qui dévasta le chantier aux
bulldozers. Telle fut la destinée de millions d’euros d’aide
au développement fournie par les Pays-Bas.
Depuis les accords d’Oslo, en 1993, la communauté
internationale a engagé des milliards pour la construction
du jeune État palestinien. Malgré tout cet argent, les
choses ne firent que s’empirer pour les Palestiniens.
Tous les milliards que l’on promet encore une fois aux
Palestiniens n’ont aucun sens aussi longtemps qu’Israël
s’oppose à la solution des deux États. Netanyahu comme
nouveau Premier ministre n’arrange pas les choses.
Exercer davantage de pression
Les Pays-Bas se sont toujours opposés à l’idée d’exercer des
pressions sur Israël. Robert Serry, représentant spécial de
l’ONU au Moyen-Orient, n’est plus d’accord. Il déclare dans
ce documentaire : "Il faut bien qu’un jour, davantage de
pression soit exercée sur Israël. Si les deux parties
n’affichent pas la volonté d’arriver à une solution, il
faudra que la communauté internationale prenne ses
responsabilités. Il faudrait que nous, communauté
internationale, soyons moins passifs."
Selon l’économiste israélien, Shir Hever, l’aide aux
Palestiniens est plus que bienvenue pour l’économie
israélienne. “Celle-ci profite justement de l’occupation. La
plus grande partie des secours destinés aux Palestiniens,
comme la nourriture, les tentes et les médicaments, sont
achetés et fabriqués en Israël puis acheminés par des
entreprises de transport israéliennes. Autre avantage
pour le Trésor israélien est que tout cet argent provenant
des dons, est d’abord converti en monnaie israélienne. C’est
ainsi qu’Israël a pu remédier à son déficit commercial. Et
c’est avec cet argent qu’Israël finance sa politique
d’occupation et la prochaine agression contre les
Palestiniens.”
Scandaleuse erreur d’appréciation
Ce ne sont pas les destructions mais le bouclage des
frontières qui constituent la cause essentielle du désastre
économique de Gaza et que 90% de sa population en soit
réduite à mendier l’aide alimentaire. John Ging, directeur
de l’UNRWA : "Le bouclage des frontières [de Gaza] est une
scandaleuse erreur d’appréciation et tout pays qui n’œuvre
pas activement [dans le sens de la levée du blocus] se fait
complice des violations des droits humains fondamentaux des
gens qui vivent à Gaza". "Gaza est souvent comparée à une
prison. Mais Gaza est pire. Au moins dans une prison, les
détenus prennent trois repas par jour.”
Conception et réalisation : Kees Schaap
Recherche : Simone Tangelder
Rédaction : Kees Driehuis
TRANSCRIPTION
Introduction : Des
palestiniens de Gaza montrent des résidus des bombes à phosphore
encore en activité et ce, 3 semaines après les bombardements.
[Images de la conférence de
Charm-El-Cheikh et des destructions à Gaza]
> Commentateur : « Cette
semaine, le monde a dégagé € 3,5 milliards pour la
reconstruction de Gaza. Israël détruit et nous payons la
facture. Tout comme la dernière fois et l’avant-dernière fois ».
> Jan Wijnenberg :
« C’est en fait complètement stupide
de dire à Israël : « Vous avez tout détruit mais nous allons
tout remettre en ordre. »
> Commentateur : « Depuis
les accords d’Oslo, nous finançons des projets censés aider à la
construction de l’Etat palestinien mais tout cela en vain. »
> Palestinien : « Israël
s’oppose à la réalisation de ce projet car si vous avez un port,
vous avez également presque un État. »
> Commentateur :
« Le gouvernement néerlandais refuse
catégoriquement depuis des années d’exercer des pressions sur
Israël. En revanche, il participe bien au bouclage des
territoires qui étrangle l’économie palestinienne et qui fait
des Palestiniens une population d’assistés, de mendiants. »
> Responsable de l’UNRWA :
« comment pouvons-nous assister
passivement à la destruction d’une société ? »
> Gideon Levy :
« On ne peut pas changer les gens en
les faisant souffrir. »
> Commentateur :
« Zembla se rend à Gaza où notre
argent est englouti… dans un gouffre sans fond. »
[Images de halles aux
fleurs aux Pays-Bas]
> Azzam Shafi
(gestionnaire-clients) : « Les fleurs
viennent entre autres de l’Equateur, de Colombie, d’Israël, de
Turquie, d’Egypte, de Turquie, d’un peu partout. »
> Journaliste :
« Et les gens aussi ? »
> Azzam Shafi :
« Oui, vous voyez ici des Turcs, des
Africains, des Hollandais, des Egyptiens… » (rire)
> Journaliste :
« Et vous êtes Égyptien ? »
> Azzam Shafi :
« Oui, Egyptien »
> Journaliste : « Et
que faites-vous exactement ? »
> Azzam Shafi :
« Je suis chargé des relations avec
nos fournisseurs du Moyen-Orient »
> Journaliste :
« Depuis quand n’avez-vous pas reçu
d’œillets de la bande de Gaza ? »
> Azzam Shafi :
« Depuis deux ans, presque rien. »
> Journaliste :
« Mais vous avez toujours des contacts
avec les horticulteurs de Gaza ? »
> Azzam Shafi :
« Oui, la semaine dernière. Je les
appelle régulièrement pour savoir s’il y a ou non possibilité de
recevoir quelque chose de leur part »
[Suit un entretien
téléphonique entre M. Azzam Shafi et un horticulteur
palestinien]
- Azzam Shafi :
« penses-tu pouvoir envoyer tes fleurs
dans les jours qui viennent ? »
- Horticulteur :
« pas dans les jours qui viennent. »
- Azzam Shafi :
« pourquoi pas ? »
- Horticulteur :
« la frontière est fermée ».
- Azzam Shafi :
« les fleurs sont-elles encore en bon
état ? »
- Horticulteur :
« oui, elles sont en bon état mais je
veux être honnête avec toi. Pendant la guerre, nous ne pouvions
pas mettre le nez dehors. Cela a duré 22-23 jours. Nous n’avions
ni eau ni électricité. Nous n’avions pas la possibilité d’aller
aux serres pour irriguer ou arroser ».
- Azzam Shafi au
journaliste : « Nous n’aurons pas donc
d’œillets avant longtemps »
[Retour à Gaza (images de
dévastation)]
> Commentateur : « 23
jours de guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza. 1300
Palestiniens ont été tués. Et 13 Israéliens. 15 000 habitations
ont été détruites. 700 entreprises. 181 écoles. Et 27
établissements hospitaliers. Les dommages sont estimés à 2,2
milliards €. Et la facture ? Ce sera pour la communauté
internationale. »
[Images de Jan Wijnenberg
(ancien ambassadeur)]
> Commentateur :
« Jan Wijnenberg est membre du
comité « Arrêtez l’occupation ». Avant, il travaillait au
ministère des Affaires étrangères. Il était pendant des années
ambassadeur au Moyen-Orient. Jan Wijnenberg trouve que ce n’est
pas normal que nous, Occidentaux, devons payer pour les
destructions causées par Israël. »
Jan Wijnenberg :
« C’est en fait complètement stupide
de dire : OK, Israël a tout détruit mais nous allons tout
remettre en ordre. Mais cela n’empêchera pas Israël d’y
retourner un jour et de récidiver. »
[Images de Farah Karimi
(Directrice de l’organisation Oxfam Novib)]
> Farah Karimi : « Nous
ne pouvons pas continuer d’envoyer de l’argent pour résoudre le
problème. Nous ne pouvons continuer d’envoyer de l’aide au
développement et de dire que nous avons assumé nos
responsabilités. Cela ne suffit pas et ce n’est pas la manière
la plus efficace de consacrer notre argent à l’aide au
développement. »
> Jan Wijnenberg :
« C’est comme le cas du Liban. Après
sa dévastation, la communauté internationale a dû mettre la main
au portefeuille pour réparer les dégâts tandis qu’Israël attend
tranquillement le moment venu pour tout dévaster encore. Et nous
le constatons à grande échelle dans les territoires occupés. »
[Images de Gaza, tentes]
> Commentateur :
« selon la 4ème Convention
de Genève, le pays occupant doit lui-même assurer les besoins en
nourriture, santé et éducation de la population dans la zone
occupée. Israël est donc dans l’obligation de pourvoir aux
besoins des Palestiniens. Mais le monde a délesté Israël de
cette charge. Non seulement pour combattre la pauvreté mais
aussi pour aider les Palestiniens à se prendre en main. »
> Farah Karimi : « Nous
assurer du développement de l’infrastructure avec l’aménagement
d’un port, d’un aéroport, de ministères qui peuvent
fonctionner… »
> Journaliste :
« un État viable… »
> Farah Karimi :
« Oui, qu’un État viable soit
possible. »
> Commentateur :
« À la faveur des accords d’Oslo, en
1993, Palestiniens et Israéliens se sont rapprochés et se sont
entendus sur la création d’un État palestinien dans les
territoires occupés. Et les pays occidentaux devaient mettre
main dans la poche pour concrétiser cet objectif. »
[Images contrat pour la
construction du port de Gaza]
> Entrepreneur néerlandais : « Voici
les plans du port qui devait être construit par une entreprise
néerlandaise et un sous-traitant français. »
> Journaliste :
« C’est ainsi que vous l’avez conçu et
il pouvait être réalisé tout de suite ? »
> Entrepreneur
néerlandais : « Il est tout à fait
prêt. Tout a été préparé dans les moindres détails : personnels,
bâtiments etc. »
[Images du littoral de
Gaza]
> Commentateur :
« L’idée de l’aménagement du port est
venue de cet homme. Tout comme celle de prendre contact avec les
Pays-Bas. »
> Mamoun Khozender
(entrepreneur palestinien) : « Je ne
pouvais pas choisir un pays qui n’avait pas de bonnes relations
avec Israël et puis dire : ‘réalisons un projet stratégique et
ce sous contrôle israélien’. C’est pourquoi, nous avons opté
opportunément pour les Pays-Bas. Les Pays-Bas sont à 100%
pro-israéliens. »
> Journaliste : «
OK. Ainsi la chance que le port puisse
aboutir deviendrait plus grande. »
[Images d’archives de la
chaîne néerlandaise VPRO, 1999]
> Commentateur :
« L’industriel palestinien a trouvé
l’ingénieur néerlandais qui devait concevoir le projet. Coût :
40 millions de florins ».
[Images Arie Mol,
ingénieur]
> Journaliste :
« Vous vous rendiez compte, à
l’époque, du caractère historique du projet ? »
> Arie Mol :
« Oui. Du moins, nous avions l’espoir
que cela serait le cas. »
[Images Arafat etc.]
> Commentateur :
« le port devait devenir un symbole de
l’État palestinien et l’ingénieur Mol, un hôte régulier du futur
président. »
[Retour à Gaza]
> Mamoun Khozender
(entrepreneur) : « La première année,
tout s’est bien déroulé, sans accroc. Nous reçûmes les fonds des
Pays-Bas puis de la France. Nous avons entamé les travaux à
l’époque des accords d’Oslo. L’OLP devenait le protégé des
Occidentaux. Ils voulaient nous soutenir et nous aider. »
[Photo Arafat et Wim Kok,
Premier-ministre néerlandais]
> Commentateur :
« Le généreux donateur donna un coup
de pouce de pelle et la construction du port semblait
inévitable. »
[Images d’archives de la
chaîne néerlandaise VPRO, 1999]
Ingénieur néerlandais (au
téléphone) : « Le port sera construit.
Oui, c’est sûr. »
S’adressant au
journaliste : « Je me suis trompé sur
tout le processus politique. Je pense, rétrospectivement, que
l’assassinat de Rabin est venu tout bloquer. Il y a eu un
changement de gouvernement [israélien] … »
[Retour à Gaza]
> Mamoun Khozender
(entrepreneur) : « Ils dirent oui,
mais ce ‘oui’ était entouré de toutes sortes d’obstacles. Et de
report en report. D’un coup, dès un premier malentendu avec
l’OLP, le site fut bombardé. Ce ne sont pas les Palestiniens que
les Israéliens ont bombardé. Ils ont bombardé les drapeaux
néerlandais et français. »
> Commentateur :
« C’est ce qui s’est passé en
septembre 2001. Selon Israël, la destruction du chantier est due
au fait que le chantier avait servi pour tirer contre les
colonies voisines. »
> Abou Ali (témoin) :
« je suis pêcheur. Il ne s’est rien
passé ici. Autrement, je me serais enfui. Je n’ai vu personne
lancer des obus d’ici. Peut-être à partir d’autres endroits. »
> Ingénieur Arie Mol :
« Vrai ou pas vrai, je ne sais pas. On
peut, certes, admettre que quelqu’un ait tiré de là mais je
pense que, dans ce genre d’affaires, quelqu’un avait décidé que
ce projet ne devait jamais voir le jour. »
[Images d’archives,
rencontre Kok – Pères]
Wim Kok (Premier
ministre) : « Il est difficile de
comprendre que ce qui est donné d’une main soit retiré de
l’autre. Parce que bombarder et détruire des projets en cours… »
(geste d’impuissance de Wim Kok).
[Images Coenders….]
> Commentateur : « Le
député Coenders fit de son mieux pour demander pour qu’Israël
soit interpellé à propos des dommages subis. Mais le Premier
ministre Kok s’y est opposé. Des critiques sévères certes mais
sans mesures concrètes. Israël n’avait donc pas à verser de
dédommagements à l’Europe. »
[Retour à l’ingénieur Mol
et à Mamoun Khozender]
> Journaliste :
« Quel a été le coût des dégâts ? »
> Mol :
« je pense que c’est de l’ordre de 10
millions. »
> Mamoun Khozender : « L’argent
des Occidentaux, nous n’en avons pas besoin. Nous nous
débrouillerons pour l’avoir entre nous. Ce dont nous avons
besoin, c’est que les États occidentaux fassent pression de
manière à ce que nous et Israéliens nous nous mettions d’accord
qu’il faut respecter les projets civils. »
[Images de l’inauguration
de l’aéroport de Gaza, suivies d’images de sa destruction]
> Commentateur :
« C’est lors de la 2nde
Intifada (2000-2004) qu’Israël a détruit à grande échelle des
équipements d’infrastructure financés par la Communauté
européenne. Comme c’est le cas de l’aéroport de Gaza (€ 9,5
millions), la Télévision palestinienne (€ 10 millions), les
routes (€ 1,5 million), la Compagnie d’électricité (€ 1,1
million), les bâtiments publics (€ 2 millions), écoles et autres
projets. »
> Louis Michel :
« Il est inacceptable que l’Europe
soit systématiquement à différentes reprises amenée à financer
les mêmes constructions, les mêmes infrastructures. Nos opinions
publiques nous interpellent à ce sujet. Et nous devons donc
appréhender la chose avec Israël, dans le cadre de notre
dialogue avec Israël. On ne peut pas continuer ainsi. Certaines
infrastructures ont été deux, trois, parfois quatre fois
reconstruites et donc re-financées, soit par l’Europe soit par
des États-membres. »
[Retour à Gaza – images
d’immeubles détruits]
> Commentateur :
« ces derniers mois, Israël a causé
pour plus à 100 millions d’euros de dégâts à des biens européens
et à des projets financés par l’argent européen. Comme les
bâtiments du gouvernement palestinien dans la ville de Gaza. La
logique veut que la note soit présentée à Israélien mais, au
sein de l’Union européenne, il y a quelques pays qui s’opposent
mordicus à une telle démarche. Parmi eux, les Pays-Bas.
Juridiquement, cela est pourtant possible. Il s’agit seulement
de le vouloir. »
> Louis Michel :
« Selon moi, c’est possible et ça
devrait être le cas. Mais aboutira-t-on ? Vous savez comment
cela se passe en Europe. C’est le charme et la dignité de
l’Europe. Il faut l’unanimité des 27 États pour adopter une
position commune. »
> Commentateur :
« Revenons à l’aide au développement
dans les territoires occupés. Des dizaines de millions fournis
par les Pays-Bas, des milliards par l’Europe. Qu’en est-il de
tout cet argent ? Comme ces 7 milliards injectés dans des
projets de développement depuis les accords d’Oslo ? C’est ce
qui a été scruté par Shir Hever, économiste, vivant à
Jérusalem. »
> Shir Hever :
« Tout centime doit être justifié.
Pourtant, l’argent a été dépensé sans que des projets aient vu
le jour. Non pas à cause de la corruption, mais par le fait que
les travailleurs avaient été payés pour attendre dans leur
voiture qu’ils soient autorisés à passer les check-points. Le
matériel se trouvait entreposé en Israël. Il se trouvait des
mois durant en zone sous douane et il fallait payer les frais
d’entreposage. Et c’est ainsi que l’argent a été dépensé avant
même le début des travaux. »
> Journaliste :
« Vous voulez dire que 7 milliards de
dollars d’aide destinés au développement des territoires n’ont
servi à rien ? »
> Shir Hever :
« Presque à rien ».
> Farah Karimi : « C’est
pourquoi dans les territoires occupés on ne parle pas de
‘development’ mais de ‘de-development’, c’est-à-dire de recul,
de régression. On assiste, dans les territoires occupés, à un
recul dans tous les domaines de développement malgré le grand
volume d’aide apporté. »
> Commentateur :
« Ce ne sont pas les Palestiniens qui
ont profité de l’aide au développement. C’est surtout Israël qui
en profite. »
> Shir Hever :
« Toutes les marchandises transitent
par les ports et aéroports d’Israël, où ils restent entreposés
jusqu’à leur déblocage par la douane. Ils doivent être chargés
dans des camions israéliens pour être livrés aux Palestiniens.
Tous les équipements et matériaux de construction dont les
projets ont besoin sont fournis par des entreprises
israéliennes. Beaucoup de personnes participant à ces projets
habitent en Israël où ils louent. Donc beaucoup d’argent donc
afflue dans l’économie israélienne… »
> Journaliste :
« Combien en pourcentage ? »
> Shir Hever :
« L’ONU estime que 45% de ces fonds
passent dans l’économie israélienne. A mon avis, c’est une
sous-estimation mais il est difficile de donner un chiffre
précis. Autre important avantage économique pour Israël,
c’est les devises étrangères. Toute l’aide est apportée dans ces
devises. Lesquelles doivent être d’abord changées en monnaie
israélienne. Force est de constater que, depuis le processus
d’Oslo, notamment depuis 1996, la masse de devises étrangères
dans la banque centrale israélienne a augmenté d’année en année.
Et Israël qui d’habitude se trouvait nettement dans le rouge,
avait besoin de devises étrangères et avait un déficit
commercial, a été en mesure d’exporter l’occupation. L’aide a
permis de compenser ce déficit commercial et de financer
l’occupation et les agressions contre les Palestiniens. »
> Farah Karimi : «
Barrages routiers et bouclages sont en autres les raisons qui
ont empêché le lancement des projets d’aide au développement. On
peut aussi constater dans nos programmes que l’on est passé
d’une aide structurelle à une aide humanitaire, et que les gens
sont plutôt occupés à survivre. D’où les difficultés à mettre le
développement en route. »
> Commentateur : « Nous
aurions aimé que notre argent aboutisse à quelque chose de bien.
Mais ce n’est pas le cas. La politique de colonisation
israélienne a considérablement aggravé la situation économique
des Palestiniens. Telle était aussi la situation quand Hamas
gagna les élections en 2006. Israël, et aussi l’Europe et les
Etats-Unis, ont décidé de punir la population de Gaza par un
blocus économique où l’économie, déjà fragile, est étranglée.
Comme si cela ne suffisait pas, Israël a lancé en décembre 2008
une guerre dévastatrice. »
[images John Ging,
directeur de l’UNRWA]
> John Ging :
« Dix bombes au phosphore ont touché
cette partie du camp. L’entrepôt et les ateliers sont en
cendres. Les dégâts s’élèvent à des millions de dollars. Ici,
c’est l’entrepôt central où arrivent les marchandises. Les
camions y sont chargés pour la distribution dans la bande de
Gaza. Ce camp était le centre de notre organisation pendant la
guerre. »
> Journaliste : « La
situation humanitaire a-t-elle jamais été aussi mauvaise ? »
> John Ging :
« Ce n’est pas à moi de vous répondre
mais les réfugiés qui sont là depuis 60 ans. Ils disent que,
après ce qu’ils ont enduré depuis des dizaines d’années, ce
qu’ils viennent de subir est pire. Tout part à vau-l’eau. »
> Journaliste :
« Et toute cette aide consacrée au
développement d’un État palestinien viable a-t-elle été
vaine ? »
> John Ging :
« Jusqu’ici ? Oui. C’est l’évidence.
Nous nous trouvons dans ce qu’un économiste réputé qualifie de
‘non-développement’. Nous sommes en train de ‘non-développer’
Gaza. »
[Images de dévastation] :
> Témoignage d’un paysan :
« Ils sont venus tout dévaster :
maisons, arbres et infrastructure. Ils ne laissent rien intact.
Cette source irriguait 5 hectares de vergers et de terres
maraîchères. Ils ont dévasté totalement la source. Regardez… »
> Commentateur :
« Des destructions sans objectif
militaire. C’est ce que nous voyons partout à Gaza. Non
seulement les maisons mais de grandes surfaces agricoles. »
> Un paysan :
« Nous avons remis nous-même le champ
en ordre. Nos femmes ont dû vendre leur or. Nous voulons vivre.
Nous ne sommes pas des fonctionnaires salariés ».
> Ahmed Sourani
(Organisation agricole ‘Parc’) :
« C’était une zone très verte. Un jardin. Il y avait plein
d’oliviers et autres arbres. Tout cela a été détruit. Ils sont
venus ici et prétendaient vouloir en découdre avec ceux qui
attaquent Israël. Mais cette zone n’a jamais été le théâtre d’un
affrontement militaire. C’est une zone agricole, avec des
fermes. Et ici se trouve ‘PARC’, une organisation agricole
locale qui aident les paysans depuis des années. »
> Commentateur :
« PARC est une organisation agricole
qui dépend depuis d’années à 60% de fonds néerlandais. En
janvier, l’armée israélienne prit possession de leurs bureaux et
ont tout dévasté sans motif apparent. »
> Ahmed Sourani :
« Voici le message que nous a laissé un des soldats. [Zoom sur
la table : « HAVE A NICE DAY !»]. Ca, c’était le bureau où l’on
pilotait le projet néerlandais. C’est d’ici que les paysans de
Gaza recevait de l’aide. Un tiers des terres agricoles est
totalement dévasté. Nous essayons, avec d’autres organisations
d’aide au développement de réhabiliter ces terres.
Malheureusement, elles ont été de nouveau dévastées lors de la
dernière invasion israélienne. »
> Commentateur :
« Lors de la dernière guerre, Israël a
étendu encore plus la zone tampon et ainsi 60% des terres
d’élevage sont devenues inaccessibles. »
> Ahmed Sourani : « La zone tampon est
large de 1 km à l’Est et de 2 km au Nord de Gaza. Ainsi, des
centaines de paysans palestiniens et leurs familles ne peuvent
pas retourner dans cette zone et réintégrer leurs maisons. Du
moins, si leurs maisons existent encore et sont toujours
intactes. »
[Images d’écoles et de
fabriques détruites]
> Commentateur :
« Pourquoi tant d’écoles ont été
détruites ? et autant de fabriques ne servant à aucun objectif
militaire ? »
[Images d’une fabrique de
chips et de biscuits salés]
> Wail El Aye (fabricant)
: « Cette entreprise produit des
chips et des biscuits salés. Nous avons deux groupes
électrogènes et cinq machines pour la production. Celle-ci est
une mélangeuse et celle-là une machine d’emballage très
complexe. Nous avons subi pour quelque 800 000 dollars de dégâts
au total. »
> Journaliste :
« C’est Israël qui va vous
dédommager ? »
> Wail El Aye :
« Non, nous n’aurons de lui aucun
centime. »
> Journaliste :
« Vous en êtes certain ? »
> Wail El Aye :
« Absolument. Je ne sais pas, mais qui
va contraindre Israël à le faire ? Qui va condamner Israël ?
L’ONU ? Les Etats-Unis ? Les États européens ? J’ignore s’ils
sont capables de condamner Israël. Personne ne peut condamner
Israël. Israël est au-dessus des lois. »
> John Ging :
« La biscuiterie, la fabrique de jus
de fruits, la cimenterie. Toutes ont été détruites.
L’infrastructure économique a été détruite. »
> Journaliste : « Délibérément ? »
> John Ging :
« Il faudra bien répondre à ce type de
questions. Pour les politiques, l’objectif était de détruire
l’infrastructure terroriste. Mais leur armée a détruit
l’infrastructure du futur État palestinien. L’infrastructure de
l’éducation, de l’économie, des services publics.
> Commentateur :
« Le fabricant de biscuits ne peut pas
importer de nouvelles machines car les frontières sont toujours
fermées. Il n’empêche qu’il a pu remettre deux machines en
marche et essaie ainsi de garder ses ouvriers. Mais cela ne
tiendra pas longtemps. La raison : le bouclage des frontières. »
[Retour à la fabrique]
> Wail El Aye :
« Nous ne pouvons importer de matières
premières. »
> Journaliste : « Vous
ne pouvez pas les importer ? »
> Wail El Aye :
« Non parce que priorité est donnée au
lait, au fromage, à l’huile, l’huile végétale… »
> Journaliste : « Donc,
bientôt, vous ne pourrez plus produire ? »
> Wail El Aye :
« Nous sommes contraints d’arrêter.
Nous n’en avons que pour deux jours de production.
[Retour à l’UNRWA]
> John Ging :
« Pourquoi malgré d’énormes besoins
humanitaires auxquels ont répondu généreusement les pays
donateurs, trois semaines après la fin des combats, de grandes
quantités de marchandises dont les gens ont désespérément
besoin, se trouvent en dehors de Gaza et pas à Gaza même ? »
> Journaliste : « Vous
avez une réponse à cette question ? »
> John Ging :
« Oui. Pour cause d’une politique
totalement erronée. Parce qu’on argue que la fermeture de la
frontière de Gaza permet de lutter efficacement contre
l’extrémisme. Et c’est une erreur d’appréciation totale. »
[Images de la frontière de
Gaza, déserte]
> Commentateur :
« L’année dernière, le ministre
Coenders (de la Coopération) a émis de sévères critiques sur le
bouclage des frontières. Mais il sera, ce jour même, rappelé à
l’ordre. »
[extrait du journal de Radio 1, 31 janvier 2008] : « Le
ministre Verhagen (Affaires étrangères) a condamné les propos de
son collègue Coenders qui a critiqué la fermeture de la
frontière de Gaza par Israël. Coenders avait qualifié cette
fermeture de punition collective et inacceptable. En réaction,
Verhagen affirme, que dans cette affaire, c’est à lui seul
d’exprimer le point de vue du gouvernement. »
[Retour à l’UNRWA]
> John Ging :
« Tout pays n’œuvre pas activement
dans le sens de la levée du blocus se fait complice de violation
des droits humains fondamentaux de gens innocents ».
> Journaliste : « Donc,
ce blocus doit être levé, qu’il y ait Hamas ou non ? »
> John Ging :
« Hamas ou pas Hamas. C’est un
argument absurde que l’on avance depuis trois ans. La politique
fondée sur cet argument n’a conduit qu’à davantage de violence,
de morts et de destructions. »
> Commentateur :
« Le coup de grâce porté à Gaza ne
vient pas seulement des ravages causés par la guerre. Il vient
aussi du bouclage des frontières qui annihile toute chance de
reconstruction. Les cimenteries sont détruites et l’entrée des
matériaux de construction est interdite. Et notre argent n’y
pourra rien. »
> Entrepreneur palestinien
: « Votre argent ne me servira à rien.
Je ne peux pas construire car il n’y a pas de ciment, de fer
etc. Nous n’avons que du sable. On ne peut rien bâtir avec du
sable seulement. Nous avons suffisamment d’ingénieurs mais ils
sont la rue à vendre des cigarettes. »
> John Ging :
« Pourquoi n’ont-ils donc pas le droit
de se construire une vie ? Ces gens ne veulent pas être réduits
à des assistés, à mendier. Nous avons maintenant 90% de la
population qui dépend de l’aide alimentaire des Nations-Unies. »
> Journaliste :
« 90 % ? »
> John Ging :
« Oui. Et pas pour 3 repas par jour.
On parle ici de prison. Mais, dans une prison d’Europe
occidentale, les conditions sont meilleures qu’ici. Ici, les
conditions détruisent psychologiquement. Et si c’est le cas, on
se trouvera face à un énorme problème. Parce que c’est très
difficile de remédier aux dégâts psychiques. »
[Images Robert Serry,
représentant de l’Onu au Moyen-Orient]
> Commentateur :
« Notre aide n’a de sens que s’il y a
retour à la paix. Et cette paix ne sera possible que s’il est
mis fin à l’occupation. Robert Serry est l’envoyé spécial de
l’ONU pour le processus de paix au Moyen-Orient. Sa mission
consiste à trouver une issue à l’impasse qui dure depuis 22
ans. »
> Robert Serry :
« Ma mission consiste à faire en sorte
qu’il y ait deux États, autrement dit à œuvrer dans le sens de
la construction d’un État palestinien viable et qui peut
co-exister pacifiquement avec Israël. Une mission pas simple
mais ce qui est certainement nécessaire, c’est que, lors de la
reprise des négociations du processus de paix, nous définissions
plus clairement ce que nous attendons des Israéliens. Cela ne
doit pas se limiter à des déclarations et à des appels. »
[Images Gideon Levy,
journaliste]
> Commentateur :
« Gideon Levy est commentateur et
journaliste du quotidien israélien Haaretz. Il estime qu’Israël
se gausse du monde depuis des années. Il est soulagé que, depuis
les élections en Israël, il va être enfin possible de jouer
cartes sur table. »
> Gideon Levy :
« Enfin, c’en est fini de la
mascarade. D’abord, tout le monde était content du gouvernement
de centre-gauche… qui a déclenché deux guerres en deux ans. Deux
guerres inutiles, deux guerres horribles. Et Israël qui
affichait l’image d’un gouvernement qui aspirait à la paix. Un
gouvernement de centre-gauche… c’est du bluff. Et maintenant,
c’est terminé. Le monde sait qu’Israël veut un gouvernement de
droite. Qu’Israël opte pour le nationalisme. Et qu’il ne veut
pas la paix. »
> Journaliste : « Donc,
cette mascarade est terminée… »
> Gideon Levy :
« Absolument. »
[Images de manifestants
israéliens scandant « Mort aux Arabes »]
> Commentateur :
« Il s’agit-là de militants du parti
qui vient de remporter les élections. Ainsi, se dessine en
Israël officiellement une majorité qui s’oppose à la solution de
deux États. L’incontournable candidat Netanyahu a promis à ses
électeurs qu’il n’y aura, pour l’instant, de création d’un État
palestinien dans les territoires occupés. »
[Retour à Robert Serry,
représentant de l’Onu au Moyen-Orient]
> Journaliste :
« La communauté internationale
va-t-elle accepter qu’Israël déclare : ‘nous n’avons pas envie
de nous engager l’instant vers la solution politique. Ça viendra
plus tard’ ? »
> Robert Serry : «
Non, en fait non. En tant que
communauté internationale, ce sera pour nous inacceptable. Non,
nous ne pouvons pas l’accepter. »
[Retour à Shir Hever]
> Shir Hever :
« Nous sommes actuellement très
inquiets, tout comme de nombreux Palestiniens, que Gaza devienne
un modèle pour la Cisjordanie. Qu’Israël en arrive à contrôler
totalement les frontières terrestres et toute la zone limitrophe
de ces frontières, tout camion de marchandises qui entre ou qui
sort. Et que les gens soient contraints de vivre dans un ghetto
ou dans une prison sous le contrôle total des Israéliens. Et
qu’Israël vienne déclarer ensuite : ll n’y a plus
d’occupation’ ».
[Retour à Gideon Levy]
> Gideon Levy : « Quelle
est l’alternative ? De laisser souffrir les gens ? Sans toit ?
Affamés ? Assiégés ? Il n’en est pas question. Mais faut-il
encore une fois se limiter à injecter de l’argent sans
intervenir politiquement ? Ce serait absurde. »
> Journaliste : « C’est
que nous avons toujours fait. »
> Gideon Levy : « Et
c’est ce qui est parfaitement stupide. Car cela ne conduira qu’à
davantage d’agressions. L’Europe reconstruit et Israël
re-détruira et ce sera le cercle vicieux qui durera des années.
Et nous n’aboutirons à rien. »
[Retour à Robert Serry,
représentant de l’ONU au Moyen-Orient]
Journaliste :
« On dirait que l’on veuille mettre de
la pression sur tout le monde sauf sur Israël. Partagez-vous
cette impression ? »
Robert Serry :
« Je ne l’aurais pas formulé ainsi… »
Journaliste :
« Mais vous êtes d’accord avec moi ou
non ? »
Robert Serry :
« Oui, il faudra exercer un peu plus
de pression sur Israël. »
[Retour à Gideon Levy]
> Gideon Levy : « Israël
devra écouter le monde. Quelle que soit sa puissance, viendra un
moment où le monde lui dira : ‘en voilà assez !’ Si c’est
seulement les Pays-Bas qui le lui disent, cela ne fera pas
impression mais ce sera plus efficace si c’est toute l’Union
européenne qui le lui dise. Et Washington devra faire aussi
entendre sa voix. »
[Retour à Robert Serry,
représentant de l’Onu au Moyen-Orient]
> Robert Serry :
« Si les deux parties n’affichent pas
la volonté d’arriver à une solution, si c’est apparemment aussi
compliqué, ce sera peut-être à la communauté internationale de
devoir prendre ses responsabilités. »
[Images du ministre
Verhagen au mémorial de l’Holocauste]
> Commentateur : « Le
ministre Verhagen venait, au contraire, de déclarer qu’Israël
devrait être privilégié auprès de l’Union européenne. Sans
conditions. Un chèque en blanc. Il affirma parler au nom de
Coenders également qui aurait alors fait une énorme volte-face
puisque, en tant que parlementaire, il réclamait encore des
sanctions contre Israël. »
[Images d’archives de la TV
néerlandaise, ministre Coenders, 17 avril 2004]
Coenders :
« Il faut que les Pays-Bas fassent de
telle sorte que la position israélienne soit clairement mise sur
le tapis au niveau européen mais nous n’osons pas le faire… »
Journaliste :
« Maintenant que Coenders est devenu
ministre de la Coopération, il s’avère donc se rallier à la
position qu’il avait combattue. Continuer de donner de l’argent
sans poser aucune condition à Israël. Nous avons, bien sûr,
invité les deux ministres à venir parler dans notre
documentaire, mais l’un et l’autre ont refusé. »
[Images d’archives du
journal télévisé] : « Les participants
à la conférence en Egypte pour la reconstruction de Gaza ont
promis 3,5 milliards d’euros.
Mais reste à savoir comment
cette aide va parvenir concrètement. »
> Commentateur :
« la majeure partie de ces fonds
d’aide ne rentrera pas à Gaza. Les Pays-Bas aussi continueront à
donner de l’argent. Des dizaines de millions par an comme aide
d’urgence qui, généralement, n’arrivera pas à Gaza. Et sous
forme de produits que Gaza ne pourra pas exporter. »
[Images de serres agricoles
+ entretien téléphonique d’un exportateur de fleurs à Gaza et de
son contact dans les Halles aux fleurs aux Pays-Bas]
-
Salut, comment vas-tu ?
-
Salut, Zaky, comment vas-tu ?
-
Comment est la situation chez toi ?
-
Cela
va toujours aussi mal. Rien de changé. Et chez toi, où en est le
marché aux fleurs ?
-
La
Saint-Valentin est passée. C’est pour nous une fête importante.
-
Eh
bien pour nous, il n’a pas été possible d’écouler quoi que ce
soit cette année…
[Images de la Halle aux
Fleurs, Pays-Bas, puis d’un enfant dans une serre horticole à
Gaza]
Le contact aux Pays-Bas :
« Nous ne pouvions pas attendre. Nous
sommes une entreprise commerciale. Nous devions trouver une
alternative. »
[Images : l’horticulteur à
Gaza donnant des fleurs à ses moutons en guise de fourrage]
Commentateur :
« La semaine dernière, l’organisation
agricole palestinienne a fait savoir que les Pays-Bas devraient
arrêter la production d’œillets à Gaza. La population a
davantage besoin de produits alimentaires. »
documentaire diffusé par la télévision
publique néerlandaise le 09 mars 2009.
Pour voir la vidéo :
http://player.omroep.nl/?aflID=9219683
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