Monsieur le
Président,
Honorables
délégués,
La Commission
arabe des droits humains
regrette que l’État objet de l’examen n’ait pas jugé utile
d’apporter ses réponses, à temps, aux recommandations de cette
honorable Assemblée. Cette pratique regrettable ne permet à
notre jeune Conseil d’accomplir convenablement sa mission. Cette
attitude de non coopération et ce manque de communication
réduisent, malheureusement, les possibilités d’échange et
limitent, de ce fait, la portée même de l’examen périodique
universel. Nous appelons le Conseil à ne pas adopter le rapport.
Il nous est
difficile dans ces conditions de commenter le rapport. Pourtant,
le dialogue constructif fut riche et encourageant, et le Conseil
a pu dépasser, lors de ce débat, ses clivages classiques. Outre
les pays arabes, musulmans, africains, asiatiques ou
latino-américains, des pays occidentaux, notamment européens,
ont exprimé leurs inquiétudes et ont formulé des demandes
réalisables et mesurables, pour mettre fin aux violations
chroniques et massives subies par le peuple palestinien, qui vit
les affres de l’occupation israélienne depuis la naissance même
du corpus international des droits de l’homme, il y a 60 ans.
Nous regrettons
aussi qu’en dépit de la recommandation de l’Irlande 100-1 pp
27-28 (Prendre toutes les mesures nécessaires pour honorer
l’ensemble de ses obligations au titre des instruments
internationaux relatifs aux droits de l’homme, en ce qui
concerne Gaza), l’État hébreux a accentué son blocus sur la
bande de Gaza et son armée a commis des crimes de guerre et des
crimes contre l’humanité contre les populations civiles de cette
enclave, confinée entre un blocus inhumain et criminel et le
déluge des bombes israéliennes, et ce des semaines durant, sans
aucune possibilité de fuir l’horreur.
Nous exprimons la
plus vive inquiétude face à la montée de l’extrême droite
israélienne et son accès aux commandes de l’Etat, avec son
discours de haine, de purification ethnique, d’extermination et
d’expulsion des Arabes palestiniens, chrétiens et musulmans.
L’antisémitisme anti-arabe de certains chefs religieux et
politiques doit appeler le désaveu et la condamnation de toute
la communauté internationale.
Le comportement de
l’État hébreux, comme puissance occupante est en totale
contradiction avec les obligations du droit international des
droits de l’homme et le droit humanitaire international, mais il
est contraire au principe même de son adhésion à l’organisation
des Nations unies. Cette adhésion fut assortie, en son temps,
par des conditions que l’Etat hébreux n’a jamais chercher à
honorer.
Si les chefs
actuels de l’État hébreux sont incapables de paix aujourd’hui,
ils ne doivent pas compromettre la paix de demain. Le mur de
séparation, les routes de ségrégation, le morcellement des
territoires palestiniens, les atteintes chroniques aux libertés
religieuses des arabes chrétiens et des musulmans, les appels à
l’expulsion des palestiniens, ne compromettent pas seulement la
paix aujourd’hui, mais elles hypothèquent le droit des
générations futures de résoudre le problème.
Qu’il me soit
permis, pour conclure, Monsieur le Président, de rêver qu’un
jour, les palestiniens disposeront de leur Etat indépendant et
souverain, à l’instar de toutes les Nations qui composent notre
Humanité.
Je voue remercie
Abdel Wahab Hani
Représentant
permanent à Genève
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