Une délégation, constituée
à l'initiative du Collectif National pour une Paix Juste et
Durable entre Palestiniens et Israéliens -regroupant plus de 60
organisations-, s'est rendue dans la Bande de Gaza du 18 au 24
janvier. Elle comprenait, d'une part des médecins et du
personnel médical devant intervenir dans les structures de soin
de la Bande de Gaza. A son arrivée, la délégation a dû constater
que les besoins en personnel médical étaient entièrement
satisfaits grâce à l'arrivée massive de médecins depuis une
dizaine de jours.
D'autre part, étaient aussi
présentes des personnes travaillant sur les questions des droits
juristes pour recueillir des témoignages dans le cadre de la
démarche lancée auprès du Procureur de la Cour pénale
internationale et initiée par plus de 400 associations d'Europe
mais aussi du continent américain et du continent africain.
Quelques chiffres
2 500 frappes aériennes
1 000 tonnes d'explosifs
lâchées sur la Bande de Gaza entre le 27 décembre et le 17
janvier
Plus de 100 frappes
aériennes, en une seule nuit, sur la frontière égyptienne.
16 ambulances visées
direment et détruites
13 mosquées détruites, 53
partiellement détruites
cimetière détruit, tombes
profanées
écoles bombardées
université....
institutions
palestiniennes, centres de police, centre de réunions,
ministères...
Les structures médicales
suivantes ont subi de nombreux dégâts; la clinique Atatra (Bande
de Gaza nord), détruite ne peut reprendre son activité, la
clinique Shuahada Al Shate (Gaza ville), très endommagée; deux
cliniques de Khan Younis, la clinique Shuahada et celle appelée
Khuza’a. Ainsi qu'une clinique à Rafah, Fukhari. L'hôpital
pédiatrique de Dora plusieurs fois visé ne peut toujours pas
reprendre ses activités.
L’hôpital de la Société
du Croissant-Rouge palestinien dans le sud de la ville de Gaza a
été bombardé le 15 janvier. L’hôpital Al Wafa, spécialisé en
rééducation, situé dans l’est de la ville de Gaza, a été l'objet
de tirs de missile le 15 janvier.
donums « massacrés » au
bulldozer serres, système d'irrigation, champs broyés et
durablement inutilisables
450 maisons ont été
volontairement écrasées par des chars
2 500 habitations
complétement détruites par des bombardements
25 000 habitations
endommagées
plus de 70 000 Palestinens
déplacés
50 abris d'urgence ont été
gérés par l’UNRWA pour 49 693 des personnes déplacées
14 secouristes morts, 35
autres blessés
1 médecin tué
5 journalistes tués
1 346 morts dont 417
enfants
280 malades chroniques
morts pendant cette agression faute de soins et de médicaments
5 450 blessés dont 1855
enfants et 795 femmes
442 patients ont été
transférés par Rafah, la plupart pour des blessures et
quelques-uns pour des affections chroniques, au moins 21 d’entre
eux sont décédés depuis.
Utilisation de phosphore
blanc, alors que cela est interdit selon le droit international
et particulièrement contre les civils et dans les zones
d'habitations. Rappelons que seul est autorisé l'usage de cette
substance soit pour illuminer des zones durant la nuit soit pour
« bénéficier » d'un écran de fumée, mais en tout cas, ces usages
tolérés sont absolument interdits dans les zones urbaines.
Ainsi le Protocole III sur
l'interdiction ou la limitation de l'emploi des armes
incendiaires -Protocole additionnel à la Convention des
Nations Unies de 1980 sur l'interdiction ou la limitation
de l'emploi de certaines armes classiques- interdit
l'utilisation d'armes
incendiaires contre des civils. Cela s'applique aux armes à
phosphore blanc. Devenue règle de droit international coutumier
donc contraignante, y compris pour l'Etat israélien, même s'il
n'est pas partie au Protocole III.
Utilisation de gaz toxique
provoquant des suffocations, une élévation importante de la
température corporelle ainsi qu'un état d'énervement.
Utilisation de gaz
pestilentiels dans certains quartiers.
Utilisation de munitions
Dimes composées d'explosifs et d'une poudre dense de métaux
lourds, comme le tungstène pouvant avoir des effets toxiques.
Positions de l'armée
israélienne
- Au Nord, entrée par Beit
Hanoun -Eretz- et à l'Ouest, près de la mer, zone violemment
ravagée. Un camp a été installé à Al Atatra donnant accès à Beit
Lahyia et Jabalyia.Une école a été saisie pour les unités de
fantassin. A partir de Beit Hanoun, en empruntant la route de
Salah El Din (route traversant le milieu de la Bande de Gaza du
Nord au Sud), ils ont, en progressant, détruit, ravagé la
plupart des usines de transformation, sans oublier les nombreux
ravages des champs et des chemins, avant d'arriver à la ville de
Gaza. Plus de 400 maisons entièrement détruites.
- Au Nord-Est, entrée par
les points de El Shija'ia -Nahal Oz- et de El Montar -Karni-
(lieu de passage des fournitures alimentaires, fermé depuis
plusieurs mois), progressant vers l'ancienne colonie de Netzarim
et vers Zeitoun où plusieurs massacres de civils ont eu lieu
ainsi que d'énormes destructions de maisons et de champs
agricoles.
-Au centre, arrivée sur
Gaza, en venant du Nord, du Nord-Est par les points de
passage mentionnés
ci-dessus, plus de 550 maisons détruites. La ville a subi des
bombardements par air, terre et mer.
- Au centre, en passant par
Wadi Gaza, ils se sont arrêtés dans une ancienne
colonie, ont progressé
jusqu'au village de Al Zahra, en détruisant dans cette zone plus
de 50 maisons.
- Au Sud-Est, entrée par El
Qarara -Kifussim- pénétration sur 700 mètres, région
ravagée par les pilonnages
exécutés par les chars. L'objectif était de rejoindre Deir El
Balah où a eu lieu une tentative de débarquement par mer, la
résistance s'y est opposée, 14 morts dont 4 civils. A El Qarara,
une unité était postée là et tirait violemment sur tout ce qui
bougeait.
- Au Sud-Est, Khan Younis,
de nombreuses incursions à partir des villages de
Khuza'a (400 mètres de la
frontière israélienne) et de Abassan Jadida. Cette ville
du Sud a subi de nombreux
bombardements par terre et air provoquant plus de 83 morts
civils.
- Au Sud-Est, village de
Abassan Jadida, 5 jours avant le cessez le feu, des bombes au
phosphore ont été lancées sur la population civile tuant 16
personnes, essentiellement des femmes et des enfants et faisant
plus de 100 blessés.
-Au Sud, au passage de
Shufa -Sofa crossing-, entrée de l'armée jusqu'à la route
principale Salah El Din
pour rejoindre Khan Younis. Sur le village d'El Fukari, des
bombes au phosphore blanc
ont été lancées et sont tombées sur un terrain de jeu, près de
maisons et de champs agricoles. Plus de 10 maisons ont été
entièrement détruites.
-Au Sud, frontière
égyptienne, de nombreuses frappes ont touché l'aéroport de
Gaza, cible de nombreuses
attaques depuis la seconde Intifada. De nombreuses
frappes sont tombées sur la
ville de Rafah et a particulièrement sur le lieu appelé le
corridor de Philadelphie, lieu où sont les tunnels, véritables
poumons de vie pour l'ensemble de la Bande de Gaza.
Paroles entendues
«L'ennemi peut tuer des
personnes, détruire des maisons mais il ne viendra jamais à bout
de la résistance »
« Jamais le drapeau blanc
ne sera levé sur cette terre.» directeur de l'hôpital Al wada,
F.J.
«Si les Israéliens nous
veulent qu'ils viennent nous chercher mais qu'ils ne tuent pas
nos enfants », O.H.B.
«Notre volonté n'est pas
altérée pour obtenir la liberté et l'indépendance»
«Les pays occidentaux et la
communauté internationale sont tombés très bas dans notre
estime»
«Notre seul espoir réside
dans les manifestations des citoyens de par le monde qui ont
encore un peu de conscience mais il est important que cette
mobilisation ne se revendique pas de l'Islam, il s'agit là d'une
injustice humaine »
«Nous ne croyons pas au
choc des civilisations. Tous les peuples du monde prennent part
à la civilisation humaine, continuent et continueront de le
faire »
«La société civile doit
nous donner l'espoir de croire en la liberté, la coopération, le
partenariat, le respect des droits humains, sinon nous allons
perdre l'espoir et nous n'aurons plus d'autre choix que de nous
tourner vers les extrêmes. C'est un cercle vicieux!
C'est à la société civile
de briser ce cercle vicieux en nous prouvant que la coopération
est possible »
« Ces crimes de guerre ne
sont pas nouveaux, nous vivons avec depuis longtemps, ce qui est
nouveau c'est que pour la première fois, les media ont montré ce
qui se passait, en direct »
« Après ces 22 jours
d'agression, nous n'avons pas encore perdu notre patience à
résister, notre détermination tranquille à résister » Ministre
de la Santé.
«Nous sommes comme des
nouveaux nés qui n'ont rien, nous avons tout perdu»
«C'est notre destin »
«Il faut faire un procès à
l'armée israélienne »
«Sarkozy a opéré un
tournant qualitatif dans la politique française en essayant de
briser l'influence américaine du monde et particulièrement au
Moyen orient, pourtant on sent un parfum d'harmonie avec le
sionisme. Ainsi, alors que nous étions sous les bombes de l'Etat
d'Israël, il a affirmé que cet état était une grande démocratie
»
«Nous sommes ouverts à la
paix, juste et durable, entre deux parties égales, pas à une
paix entre un chevalier et son cheval»,
«Ayez pitié des enfants, ce
n'est pas de l'argent ni de la nourriture que nous voulons, nous
voulons la liberté, la sécurité et que les enfants s'endorment
sans peur »
fermier de Alatatra si'afa,
S.D.
«Peut on concevoir de tuer
les gens et en plus d'abattre le toit sur eux pour effacer le
crime? »
«Pourquoi? »
« de quoi est on coupable,
de quoi sont coupables les enfants, qu'ont ils commis? »
«Laissez les enfants
libres, pourquoi ont ils été exécutés par les soldats? »
«Comment puis je ramener
leur mère à mes petits enfants quand ils me le demandent? Je ne
peux rien faire d'autre que de les amener chez moi pour que leur
grand-mère s'en occupe» M. S., fermier de Zeitoun
«Pourquoi? »
«Pourquoi? »
«Pourquoi viser les civils
», étudiant H. El D.
C'est une guerre sans
équivalent dans le monde, ils ont même tiré sur les animaux et
les oiseaux, tout ce qui bougeait était visé », fermier, H.M.
«Gaza est une terre
maudite, les plus pauvres ont été visés » N.
«il n'y a ici que des
familles d'agriculteurs, qu'a t on fait pour mériter cela? »
fermier, M.
« il ne nous reste plus
qu'à prier et à résister »
A propos de la trève
démarrée le 19 janvier à 1 heure du matin
-mercredi 21 janvier, 6h15,
plage de Gaza ville, au pied de l'hôtel Palestine, tir
d'obus soniques depuis des
navires israéliens. 2 navires de guerre israéliens
croisent au large face à la
ville de gaza. Tirs de mitrailleuse sur des pêcheurs dont les
embarcations étaient à moins de 700 mètres de la plage
-jeudi 22 janvier, 6h15,
plage de Gaza ville, au pied de l'hôtel Palestine, tir d'obus
soniques depuis des navires
israéliens. 3 navires croisent face à Gaza. Tirs de
mitrailleuse sur des
pêcheurs dont les embarcations étaient à moins de 500 mètres de
la plage, 2 pêcheurs blessés.
13h30, près de Beit Laya,
Al Atatra, Si'afa, 2 tirs de mitrailleuse venant de la zone
frontalière
- vendredi 23,15h, Al
atatra, dans les champs agricoles, tir d'artillerie
vendredi 23, 12h, Khuza,
sud est de la ville de Khan Younes -450 mètres de la
frontière israélienne, tirs
de mitrailleuse visant à empêcher les habitants dont les
maisons ont été détruites à
revenir chez eux.
Rencontre avec Raji
Sourani,directeur du Palestinian Center for Human rights de
Gaza, rencontré au Caire
lors de l'arrivée de la délégation, il a d'emblée mentionné les
aspects positifs de ce massacre de 22 jours; un de ces aspects
est qu'il y a maintenant une nouvelle donne en Palestine, un
avant le 27 décembre et un après. Cette agression de 22 jours a
remis sur le devant de la scène internationale la question
palestinienne alors qu'elle était ensevelie sous un monceau de
conspirations du silence.
L'Etat d'Israël a dû
accepter un cessez le feu sans obtenir de reddition de la part
de la résistance palestinienne composée aussi bien du Hamas, du
Fatah que du Front populaire et du Jihad islamique.
Pour information, le nombre
de résistants tués s'élève à 120 dont 48 du Hamas, 42 du Fatah
et le reste des autres forces.
Si les crimes de guerre
commis par l'Etat israélien ne sont pas les premiers, cela dure
depuis 1948 avec l'aval de la communauté internationale qui
revêt les responsables des crimes du voile de l'impunité.
Pendant ces 22 jours, pour la première fois, les crimes de
guerre commis dans la Bande de Gaza l'ont été, grâce à certains
media, aux yeux du monde entier et parfois même en direct,
peut-être cela servira t il aussi à faire bouger les lignes
quant au combat pour une démarche contre les actes d'agression
et les crimes de guerre.
Témoignages
Azebet Abed Rabo, à l'est
de Jabalyia, quartier essentiellement agricole
-Omar.H.B, plombier
mercredi 7 janvier, 12h50
Le bombardement d'un
immeuble de 5 étages a été d'une telle violence que deux des
étages se trouvent enfouis sous terre. Aucune trace de vie n'est
visible.
«Je ne comprends pas où est
partie la maison».
70 personnes vivaient ici.
Avant le bombardement, des militaires israéliens sont arrivés et
nous ont demandé de sortir. Un militaire a tiré à bout portant
sur 3 enfants d'une même fratrie.
Khaled M. a perdu deux
filles -3 et 6ans- ainsi que son fils de 4 ans.
«Il faut que le monde
entier sache que dans cette maison, il n'y avait ni Hamas ni
brigade, c'était une maison pacifique ».
mardi 13 janvier,
Des bulldozers sont arrivés
et ont détruit 50 maisons, un appui stratégique leur était donné
par l'aviation qui a lâché des bombes, 7 personnes ont été
tuées. Les autres se sont réfugiées dans une école de l'UNRWA.
Al Atatra, nord de Jabalya.
Zone stratégique élevée ouvrant sur Beit Laya et Jabalyia
dimanche 4 janvier, 7heures
du matin
-Mohamed Nahib Ghunienne
Des militaires forcent à
coups de mitraillette la porte de la maison de deux étages de
Azizi H.G.
Des parachutistes sont
postés sur le toit pour garantir la progression des fantassins.
La maison sera utilisée comme base militaire. De nombreux
grafitti témoignent de la présence de l'armée « for ever Israel
», entre autres...
Sa soeur, mère de 7
enfants, est tuée,
Sa mère aussi
Zachia, 18 ans aussi
10 heures
Sa tante, Ebtissam, 39 ans,
tuée à bout directement alors qu'elle se trouvait dans
l'escalier, seules restent
des marques de sang.
Au 1er étage, habitait son
frère de 51 ans, Tellal, abattu d'une balle tirée à bout portant
dans sa poitrine. Sa famille a contacté à la fois le Croissant
rouge et les services des Nations unies, les soldats n'ont pas
autorisé son évacuation. Il est mort de n'avoir pu être secouru.
Même lieu
- Omar K., 26 ans, étudiant
à l'école d'infirmiers, père de 3 enfants
Sa maison a été entièrement
rasée par un char après avoir été encerclée pendant 6 heures.
Alors que des membres de sa
famille sortaient en brandissant un drapeau blanc, sa mère et sa
belle-soeur ont été tuées par des tirs.
D'autres se sont terrés
dans la maison. Au bout de 2h30, les soldats, aidés des
parachutistes, ont forcé la
porte et ont demandé aux hommes de se déshabiller avant de les
regrouper dans l'école située à une centaine de mètres de leur
maison.
Pendant le transfert de la
maison à l'école, Omar K. ainsi qu'un autre homme ont été mis à
part.
Bandeau sur les yeux, mains
attachées dans le dos, ils ont été jetés dans un char et pour
éviter qu'ils ne bougent, un sac de sable ainsi que le couvercle
du char ont été lancés sur leurs jambes.
Arrivé en Israël, Omar a
été interrogé à propos de Gilad Shalit. Les interrogateurs lui
ont proposé de collaborer. Ayant refusé, il a été battu, coups
de crosse sur les bras, sur l'ensemble du corps, dont les
parties génitales. Alors qu'il demandait de l'eau, il n'a eu
droit qu'à de l'urine. Il souffre encore aujourd'hui de maux
d'estomac.
Après deux jours, il a été
transféré de Eretz à Sdérot où l'interrogatoire et la torture
psychologique ont continué. Une fois de plus, il lui a été
proposé de collaborer contre de l'argent. Refusant toujours, des
filles sont arrivées, se sont dévêtues, tous les deux ont été
une fois de plus dénudés. Les soldats voulaient prendre une
photo de Omar avec les filles.
Quelques heures plus tard,
jetés dans une voiture, les yeux toujours bandés, ils ont été
libérés à Eretz. Il leur a été conseillé de marcher tout droit
et de ne surtout pas dévier de la trajectoire conseillée, un
avion les surveillait et pourrait à tout moment tirer sur eux.
Une fois franchi ce qui
reste du poste de la frontière palestinienne, un homme les a
prévenus qu'un char, posté non loin de là, les attendait.
Omar a été hospitalisé
pendant 3 jours, ses plaies ont été suturées et son bras cassé,
à force des coups de crosse, soigné.
Al Atatra si afa, près de
Beit Laiya, près de la zone frontalière
Une forte odeur de
phosphore flotte sur le village
dimanche 5 janvier, 16h
- Omar Abu Alime
18 ans, élève de Terminale
Sa famille, avec neveux,
cousins, oncles et tantes, était réunie pour le repas. 14
personnes.
Dès les premières bombes,
un incendie se déclare dans la maison. Sa mère est blessée par
un éclat de bombe ainsi que sa tante et deux de ses frères.
Aucune ambulance n'a pu
approché de la maison. Son père décide d'emmener les blessés et
les morts à l'aide d'un tracteur. Pendant l'évacuation des
blessés de la maison sur le tracteur, l'artillerie israélienne,
entrée par le poste frontalier de Eretz -4 kilomètres du
village- a tiré sur deux des cousins de Omar. Tués sur le coup,
ils étaient âgés de 18 et 19 ans.
Les soldats ont intercepté
les personnes assurant le transport des blessés. L'un d'entre
eux a intimé l'ordre à Omar de lever son blouson. Il s'exécute,
profitant d'un instant d'inattention, il s'enfuit et se cache
dans une remorque.
Son père, Mohammed, alors
qu'il dégageait les blessés, a été arrêté et face aux
mitraillettes a dû se
déshabiller «t'as un beau slip!».
Les soldats n'ont permis
l'évacuation que des blessés, 4 des morts sont restés à
l'arrière du tracteur. Un des soldats participant à cette
agression a souligné: «Je suis désolé pour ce que nous faisons»
Certains des blessés, faute
de soins, sont morts dans une voiture essayant de franchir le
rond point principal du village de al atatra. Un bulldozer de
l'armée israélienne en a profité pour ensevelir les morts dans
la carcasse de la voiture. Ils sont ainsi restés, sans sépulture
durant 14 jours. Ils n'ont pu être enterrés que jeudi .......
Dans ce village agricole où
il y a de nombreuses cultures sous serres, les champs, les
serres, le système d'irrigation ont été totalement broyés par
des bulldozers venant de Eretz.
La terre a été massacrée
sur plusieurs mètres de profondeur. Se manifeste ici une volonté
délibérée de nuire durablement à l'activité agricole des
Palestiniens de façon à leur rendre la vie impossible en
détruisant les productions agricoles sur cette partie de la
Bande de Gaza.
L'enjeu stratégique de ce
lieu n'est il pas de prolonger le no man's land établi entre la
frontière et les anciennes colonies évacuées depuis 2002?
Le mur érigé depuis cette
date ne semblant pas suffisant aux responsables israéliens,
l'opération « plomb durci » est aussi l'opportunité d'élargir
cette zone.
Ce village déplore plus de
50 morts, des dizaines de maisons rasées, plus de cent
endommagées et de nombreux donums de terre sont rendus
inutilisables pour un certain temps.
Quartier de Zeitoun, sud de
la ville de Gaza
- Moktar Sammounie, fermier
27 décembre
Dès les premiers instants
de l'agression, ma fille, avec son mari, buvait du café, son
enfant de 10 mois sur les genoux. Un obus les a tués. Ma fille a
été blessée, elle a dû rester 8 jours à l'hôpital.
Tout le monde m'a dissuadé
de l'emmener à l'hôpital. Mais qu'elle soit morte ou pas, je
voulais le faire. Une ambulance a été trouvée, arrivée à
l'hôpital, ma fille a repris connaissance. Aujourd'hui, elle va
bien et son bébé qui doit naître dans deux mois n'a pas eu à
souffrir de ses blessures. Il va bien. Mais il n'a plus de père.
Et que va t elle lui dire lorsqu'il demandera pourquoi son père
a été tué?
-Ahmad Rachid Sammounie
4 janvier, à 11h30
Mon frère était chez lui,
enfermé avec sa famille. Un soldat a fait voler la porte en
éclats et a tiré sur mon frère.
Un tir de char a visé la
maison, mon neveu de quelques mois a été tué. Alors que les
survivants sortaient, un soldat a tiré sur l'avant bras de ma
belle-soeur.
Mon père, ma mère, deux de
mes frères ainsi que deux de mes oncles ont été aussi tués
-Moktar Sammounie, fermier
dimanche 5 janvier, entre
7h et 7h30
Un avion Apache lance des
missiles sur une maison, une seconde plus tard, un autre atteint
un container servant à conserver les olives de la dernière
récolte.
D'autres Apaches arrivent,
des parachutistes se déploient sur le toit de certaines maisons.
Ma fille, enceinte, est
touchée et semble ne plus respirer, la femme de mon neveu
s'effondre.
Les survivants de la maison
bombardée ont couru, rampé pour échapper aux tirs des snippers.
Une autre de mes filles est tombée sous les balles, son enfant
dans les bras.
Le deuxième jour, plus de
cent personnes ont été sorties de force de leur maison, sous la
menace des chars et des soldats qui avaient rapidement pris
place chez certains d'entre eux. Elles ont été amassées sous un
abri. Toutes pensaient que ce n'était que pour quelques heures.
Elles n'avaient rien emporté, ni eau ni nourriture.
Au bout de quelques heures,
des soldats leur ont remis deux litres d'eau rapidement utilisés
pour fabriquer le pain.
Le troisième jour, nombreux
ont été à réclamer de l'eau et de la nourriture, au moins pour
les enfants.
«je m'étais faufilé pour
aller en chercher chez moi, à ce moment un F16 a lancé deux
missiles sur l'abri où se tenaient les habitants amassés. Je
suis revenu sur mes pas en me cachant derrière les arbres. Je
les ai trouvés morts. Aux quelques survivants, je leur ai crié
de hurler pour que les soldats arrêtent de nous tuer. Des
drapeaux blancs ont été levés.
Les soldats ont visé les
pieds et les jambes. Toute personne cherchant ou à fuir ou à
évacuer les quelques survivants blessés était elle aussi visée.
Après avoir pu joindre le
Croissant rouge, les ambulances sont arrivées mais n'ont pu
approcher. Seules, après plusieurs heures, celles de l'hôpital
Al Quds ont pu accéder aux blessés, mais sous le feu des
agresseurs. Elles n'ont réussi l'évacuation que de deux enfants
âgés de 3 et 7 ans.
Nous avons demandé à
évacuer les corps de ceux et celles qui ont été exécutés par les
soldats, nous avons insisté pour que les quelques enfants encore
vivants soient préservés. Rien n'y a fait. Les soldats n'ont été
sensibles ni à leurs pleurs ni à leurs cris, alors que 3 d'entre
eux étaient tués par des snippers; un autre a été exécuté lors
de son évacuation.
Durant quatre jours,
Zeitoun a été sous le feu incessant des tirs, y compris lorsque
certains d'entre nous ont essayé d'aller chercher les blessés.
Pendant 18 jours, les
secours n'ont pu arriver jusqu'à nous.
Ce n'est que dix neuvième
jour que nous avons pu récupérer les corps ensevelis de nos
proches sous les décombres de l'abri.
Où étaient les
organisations des droits humains?
Non seulement ils nous ont
massacré mais ils ont saccagé nos maisons, volé l'argent mis de
côté pour le pèlerinage de La Mecque; chez mon frère, souffrant
d'une hernie, ils ont pris l'argent qu'il gardait précieusement
pour recevoir des soins en Egypte.
Ville de Jabalyia, près de
l'école de Faqqura où plus de 40 personnes sont
mortes
- Hussein El Dib, 27 ans,
étudiant en droit
mardi 6 janvier, 15h30
Nous étions en famille,
assis sous le auvent, d'un seul coup un missile atterrit dans le
verger mitoyen. Une seconde après un autre tombe. La fumée
envahit tout. Seuls s'élèvent les cris de ma famille.
Les éclats d'obus ont tué
sur le coup ma mère, mon frère et ses enfants mais aussi les
enfants de mon autre frère. Dix personnes de ma famille sont
mortes en quelques secondes, sans savoir pourquoi. Ici il n'y a
aucune installation militaire, ni personnel militaire.
Pourquoi cela nous est il
arrivé?
Un de mes neveux est amputé
de la jambe. Ma nièce souffre d'une blessure grave à la tête et
la femme d'un de mes neveux a toujours des éclats d'obus dans
son corps. Pour ma part, j'ai été blessé au ventre et à la jambe
gauche. J'aidais ma famille financièrement, maintenant avec la
mort de certains d'entre eux et mon impossibilité à travailler,
je ne sais pas comment nous allons faire. Il n'y a rien d'autre
à dire. Que voulez vous dire de plus?
Pourquoi?
Hôpital Al Awada, Gaza
ville
Structure de 55 lits, où se
pratique tout type de chirurgie excepté la cardiologie et la
neuro chirurgie..
-Rencontre avec le
directeur, Docteur Fadel
Entre le 27 décembre et le
17 janvier, 379 blessés ont été accueillis dont 17 sont morts.
45% d'entre eux étaient des
femmes et des enfants.
La chirurgie a
essentiellement consisté à amputer. Les blessures occasionnées
par les missiles envoyés par les drônes obligent à cela.
Il y a eu de nombreuses
fractures de jambe et des fractures ouvertes du nez. Par
ailleurs, la majorité des blessures dues aux éclats d'obus ont
nécessité de nombreuses interventions pour les retirer.
Mais pour certaines
victimes de ce type de blessures, il n'est pas possible de
retirer les obus. Ils devront encore vivre avec...
De très nombreuses
blessures sont essentiellement les conséquences de
l'effondrement des maisons qui se sont écrasées, après le
bombardement, sur les habitants.
Les quelques attentats
ciblés ont provoqué des hémorragies internes, des blessures en
de nombreux points.
Hôpital Shifa
- Rencontre avec le
directeur de l'hôpital, Hassan Achour, et le chargé des
relations publiques, Samir Ouemed.
Dès le 27 décembre, en 15
minutes à partir de 11h30, moment où plus de 60 avions ont
criblé de bombes le local de la police de Gaza ville, alors que
de nombreux enfants se croisaient sur le chemin des écoles
avoisinantes, 180 personnes sont mortes. 300 blessés sont
arrivés en même temps. Les 16 blocs opératoires étaient ouverts.
Il a fallu mettre deux blessés par bloc. Ce n'était, toujours
pas suffisant. Nous marchions sur les cadavres, mais nous ne
pouvions éprouver de sentiments. Les blessés mouraient faute de
soins rapides. Nous en sommes arrivés à installer des blocs
d'urgence dans certains locaux d'ONG...Heureusement qu'elles ont
répondu présent.
Un de mes confrères a vu
arriver son fils blessé. Il n'a pas eu le temps de lui parler ou
même de le serrer dans ses bras pour le réconforter. De la
place, juste pour soigner, pour rien d'autre que soigner,
soigner encore pour que le maximum puisse être sauvé. Le fils de
mon confrère a été envoyé en Belgique où il est encore.
Pendant 3 semaines, pas de
sommeil, peu de temps pour parler; la plupart d'entre nous est
resté sur place, sans sortir et sans rentrer chez eux.
Par ailleurs, nous avions
de vrais problèmes techniques, pas d'électricité et parfois plus
d'eau. Nous avons dû fonctionner sur des générateurs, ce qui n'a
pas été sans poser de problème au niveau de la réanimation. Mais
que faire? Que pouvions nous faire?
Rapidement des médecins
d'Egypte et même de Norvège nous ont rejoints, en passant par
les tunnels. Heureusement qu'ils existent, cela a permis de
recevoir du matériel de soin, des médicaments et de la
nourriture. Sans cela, nous serions en plus morts de faim et de
soins.
Khusa'a, 400 mètres de la
frontière israélienne
- Tarek Najjar, 36 ans,
commerçant
11 janvier, 5h30
L'armée a largué par
mortier, pour faciliter l'arrivée des forces spéciales sur cette
zone, des bombes au phosphore blanc. Les forces spéciales
israéliennes s'imposeront dans 6 maisons et s'y installeront
pendant toute l'opération. Les chars arrivent, détruisant tout
sur leur passage, oliveraies, champs cultivées, maisons. Près de
deux cents personnes essaient de sortir en brandissant un
drapeau blanc. Les soldats tirent, tuant une femme, en blessant
une autre à la jambe. Les habitants ont insisté et sont parvenus
au centre du village.
Une ambulance a essayé de
venir porter secours à la femme blessée, impossible. Le
Croissant rouge a été appelé pour organiser une coordination.
Encore impossible, ce n'est que 12 heures plus tard que les
secours pourront accéder aux blessés. Pour leur permettre
d'oeuvrer sans problème, ils ont arrêté 15 personnes qui ont été
transférées en Israël où elles ont été frappées. Certaines ont
été soignées pour côtes cassées et nombreux hématomes.
Entre temps, 8 bulldozers
sont arrivés et ont commencé à systématiquement détruire plus de
75 maisons, peu importe que les habitants hurlent alors qu'ils
étaient pris au piège.
Certains habitants montent
sur les toits avec des drapeaux blancs, pour affirmer: « nous
voulons sortir, si nous devons mourir ce sera dehors ».
Rien n'y fait. Certains des
habitants, sortis avant que les dents des bulldozers arrachent
leur maison, se trouvent face aux soldats. Les soldats tirent,
il y aura des blessés, dont Yasmina El Najjar, 26 ans et un
mort, Rawhiyyeh El Najjar, 56 ans. Les maisons seront détruites
sur nombre de leurs habitants.
Même lieu
- Mahmoud Chauqi, 44 ans,
fonctionnaire
Ma maison a été détruite,
en plus ils ont versé du sable sur les décombres, aujourd'hui,
il n'y a plus que du sable et quelques gravats. Je ne reconnais
rien.
Lors du bulldozage de nos
maisons, les soldats ont demandé aux habitants qui avaient
réussi à sortir de se dévêtir et de se rendre vers le centre du
village. A ce moment les forces spéciales tirent sur nous, il y
aura un mort et des blessés. Nous avons alors reculé et nous
sommes regroupés dans une cour, nous étions à peu près 300.
Les bulldozers continuaient
et les gravats tombaient sur nos têtes. Certains ont essayé de
retourner vers le centre du village en rampant. Les tirs ont
repris.
-Mahmoud El Najjar, 58 ans,
a été tué.
Nous avons essayé de
rejoindre l'école de l'UNRWA, une bombe au phosphore a été
larguée. Certains sont ressortis et ont réussi à fuir vers le
village de Bani Suela, à 7 kilomètres de distance. Les chars
n'ont cessé de nous viser et de tirer. 8 personnes sont mortes
durant cet exode.
Point d'information
Il ne faut pas oublier que
la Cour pénale internationale est un outil imparfait qui, en
l'état, a tendance à ne considérer les crimes de guerre que
s'ils sont commis par des responsables de pays non occidentaux.
Dans le cas de l'agression
israélienne -au sens entendu par le Statut de Rome-, il est
important que l'accès à un tribunal pour les responsables des
crimes de guerre soit rendu possible afin que ces derniers
soient jugés pour avoir utilisé la force armée contre le peuple
palestinien enfermé dans les limites de la Bande de Gaza depuis
plus de 18 mois, par un blocus imposé par l'Etat israélien.
Quadruple enfermement: celui imposé par l'occupation depuis 60
ans, celui dessiné par les frontières et les murs érigés autour
de la Bande de Gaza, celui de l'embargo imposé depuis 2007,
décidé pour encore mieux coloniser, réduire au silence et enfin,
la décision de bombarder durant 22 jours pour détruire toute
velléité de résistance du peuple palestinien.
1. Recours à la Charte des
Nations unies
Faut il rappeler que
l'article 2§4 de la Charte des Nations unies interdit absolument
aussi bien la menace que l'utilisation de la force armée. Cette
interdiction est une garantie normative visant à la paix et à la
sécurité internationale pour l'ensemble des peuples, y compris
ceux sous occupation. L'interdiction du recours à la force vise
l'emploi de la force armée sous toutes ses formes: guerre,
représailles ou toute autre forme d'utilisation des armes y
compris lorsqu'elle prend la forme d'une agression.
L'Interdiction absolue -et
il faut le dire, sauf en cas de légitime défense et de
l'autorisation du Conseil de Sécurité- fait partie, sans aucun
doute, des normes impératives du droit international.
En déclenchant une guerre
d'agression et en attaquant de manière généralisée et à grande
échelle l'ensemble du territoire de la Bande de Gaza, l'Etat
israélien a violé cette disposition fondamentale de la Charte
des Nations unies.
2. De la Cour pénale
internationale
En l'état les règles de
compétence et de procédure sont ce qu'elles sont, dès lors la
solidarité nécessite de les dénoncer et de voir comment il est
possible de faire bouger les lignes de façon à ce que le droit
des peuples soit la ligne directrice des relations
internationales. Mais il est nécessaire d'en noter les limites
et les insuffisances, alors que la Cour pénale internationale a
été pensée pour l'ensemble des peuples.
En ce qui concerne, la
Bande de Gaza, la plainte des associations est possible au titre
de l'article 15.1, mais reste sa recevabilité qui dépend des
termes du Statut de Rome.
Le Procureur se trouve
devant le fait, d'une part que l'Etat israélien a signé le
Statut mais ne l'a pas ratifié et que d'une part, l'autorité
palestinienne qui, évidemment n'a pu signé le statut -seul les
Etats peuvent le faire-, vient, et cela est une première, de
transmettre aux instances de la CPI une demande de
reconnaissance de la compétence de cette Cour, en ce qui
concerne l'agression sur la Bande de Gaza. L'argumentation fait
valoir que de facto le territoire de Gaza est un
Etat, depuis que l'Etat d'Israël l'a quitté (Article du 2
février paru dans le Times, catherine Philp et James Hider
Prosecutor looks at ways to put Israeli officers on trial for
Gaza 'war crimes'). Il faut rappeler que la Palestine
n'ayant pas d'Etat, est placée, de par son statut de sujet de
droit international, ainsi que l'ensemble de sa population, sous
la protection des instances internationales.
Cela devrait pouvoir aider
la CPI à en tirer les conclusions spécifiques.
Il faut aussi tenir compte
du fait qu'il s'agit de violations graves des normes impératives
du droit international et des normes coutumières concernant les
conflits armés ainsi que les normes relevant de la protection
internationale des droits humains en général et du droit
humanitaire en particulier et considérer que le préambule du
statut de la Cour pénale internationale exprime, sans ambiguïté,
que des crimes d'une telle gravité menacent la paix, la sécurité
et le bien-être du monde et que ces crimes, parmi les plus
graves, touchent l'ensemble de la communauté internationale et
ne sauraient rester impunis.
Les associations, en
attendant la décision du Procureur, doivent lui transmettre des
informations sur les faits avérés.
Notons que si le Procureur
devait rejeter la requête, le droit au juge passerait par le
dépôt de plaintes au pénal contre des individus aussi bien du
gouvernement que de l'armée israélienne, auprès de juridictions
nationales et européennes, particulièrement en Allemagne, en
Grande-Bretagne, en Espagne et au Danemark. Une autre voie
sérieuse est celle d'un lobbying intensif auprès des délégations
étatiques siégeant à l'Assemblée générale des Nations Unies pour
obtenir le vote d'une résolution créant un Tribunal Pénal
International ad hoc sur le modèle de ceux de l'ex-Yougoslavie
et du Rwanda. Le Conseil de sécurité l'a fait en utilisant la
possibilité de créer des organes subsidiaires. L'AG a aussi
cette possibilité et le veto n'est pas en pratique. Dès lors, il
ne paraît pas illusoire d'espérer dégager une majorité dans ce
sens. Il suffirait que la société civile, les mouvements sociaux
fassent pression sur leurs gouvernements respectifs pour que
ceux-ci relaient cette demande auprès de l'Assemblée générale.
En faisant cela, les Etats ne feraient que mettre en action
leurs obligations internationales qui leur demandent de
respecter le droit international et le droit humanitaire mais
aussi de les faire respecter.
Faut il aussi rappeler que,
selon le droit international, les Palestiniens ont le droit
légitime de résister à la domination coloniale, à l’occupation
et aux forces occupantes. L’État d’Israël commettant les pires
violations du droit international et ne respectant ni les
Conventions de Genève ni les autres règles découlant des
conventions tels que les deux pactes de 1966, dès lors, les
actes de résistance sont des actes licites et légitimes. Sans
parler des décisions du Conseil de sécurité dont n’a cure l’État
d’Israël.
Rappelons aussi le principe
inaliénable du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes consacré
par la Charte des Nations Unies et réaffirmé par la résolution
2625 (XXV) de l’Assemblée générale. Selon cette résolution
–faisant partie du droit coutumier-, « tout État a le devoir de
s’abstenir de recourir à toute mesure de coercition qui
priverait de leur droit à l’autodétermination … les peuples
mentionnés…».
Il est opportun de
rappeler, avec force, à l’État d’Israël et aux pays occidentaux
qui cautionnent la politique d’apartheid et de domination
coloniale du peuple palestinien que la Résolution 1514 de
l’Assemblée générale- affirme que «…la sujétion des peuples à
une subjugation, à une domination et à une exploitation
étrangères constitue un déni des droits fondamentaux de l’homme,
est contraire à la Charte des Nations Unies et compromet la
cause de la paix et de la coopération internationales…».
Il est impératif de mettre
un terme à l'impunité des auteurs de tels crimes et d'agir en
faveur de la prévention de nouveaux crimes.
Paris, le 5 février 09
.
Agenda de la délégation,
les sites et les
différentes rencontres
18/01
Le Caire
! comité de soutien à la
Palestine
! Union des médecins arabes
! Raji Sourani, président
du Palestinian Centre for Human Rights
19/01
! Ambassade de France au
Caire,
Al Arish,
450 kms du Caire
! réunion avec le Comité
populaire des droits de l'homme du citoyen, le Parti du
rassemblement, Tagamon, parti El Karania
20/01
Rafah,
frontière égyptienne
! UNRWA
! PCHR
Rafah, corridor de
Philadelphie
Khan Younis,
! réunion avec le
responsable des relations publiques du PCHR
21/01
Azebet Abed Rabo,
près de la ville de Jabalia, au nord de la Bande de Gaza
! témoin
Gaza
! hôpital Al Wada,
rencontre avec le directeur
! hôpital Shifa, rencontre
avec le directeur et le responsable des relations publiques
! Ministère de la santé,
rencontre avec le ministre de la santé
22/01
Al Atatra
! témoin
! témoin
Al Atatra, quartier de Si
Afa près de Beit
Laya
! témoin
! témoin
23/01
Zeitoun, quartier sud de
Gaza
! témoin
! témoin
! témoin
Shajaiya,vers la route
Salah El Din, frontière israélienne, est de Gaza
! destruction d'usines
Jabalyia
! témoin
24/01
Khusa'a, sud est de Gaza,
400 mètres de la frontières israélienne
! témoin
!
témoin
18 - 24 janvier 09
* Membre du bureau de l'UJFP
et membre du Tribunal permanent des peuples
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