par Nelly LEBOUCHER-SEFRIOUI
Nous le peuple de Paris,
nous nous présentons devant toi aujourd’hui, ô Falestine
Et nous crions ton nom à
l’unisson aussi fort que possible
Pour que le temps d’un
instant, le son de notre colère
Couvre le bruit
assourdissant des bombes lâchées sur Gaza
Entends-tu, ô Falestine,
notre colère gronder?
Contre tous nos dirigeants,
nous sommes là devant toi
Contre les tyrans, nous
sommes là devant toi
Contre les traitres du
monde entier, nous sommes là
Nous libérant de nos
propres chaînes, nous nous sommes levés
Durant tout ce temps tu
n’as pas cessé de nous interpeller
Tes fils aussi nous ont
questionné: « Ō vous les endormis, où êtes vous donc ? »
Opprimés par le poids de
notre insouciance et des discours manipulés
Nous n’avons pas répondu à
tes appels incessants
Pourtant, depuis quelques
jours, sous la force de la tempête
Les vents de l’Histoire et
le bruit de la guerre
Est arrivée jusqu’à nos
oreilles jusque là si distraites, la déchirante complainte de
tes fils
L’onde de choc nous a
brutalement réveillés et nous sommes restés hébétés
Nous nous exclamons :
« d’où te viennent toutes tes blessures et toutes ces cicatrices
que nous te découvrons ô Falestine? »
« Des ruses de tes fils ou
de la haine de tes ennemis ? »
Mais accablée par
l’insupportable réalité qui t’entoure,
Aujourd’hui il n’est plus
temps d’expliquer
Alors confrontés
brutalement à ce qui ne peut plus être nommé
Nos nuits sont devenus
agités et notre conscience s’est enfin réveillée
De honte, nos larmes se
sont mises à couler
Tes plaies ne s’étaient
pourtant jamais arrêter de suinter…
Et subitement, nous avons
réalisé que pendant tout le temps de notre absence
A cause des plans de
partage et de toutes les vagues de colonisation
Que tes contours avaient
changé, que presque toute ta terre était occupée
Et que tu n’avais plus de
place pour exister
Sous les coups portés par
le monstre de guerre lancé à ton assaut
Tu as tremblé de faim et de
froid ; tu as tremblé de colère
Tu as agonisé sous le poids
de nos silences
Mais tes nobles partisans
n’ont jamais renoncé
Vous vous voudriez nous
faire croire, ô vous les falsificateurs
Que le commencement de
l’histoire n’a jamais eu lieu
Que votre Bien absolu n’a
pas été bâti sur une injustice faite aux Palestiniens
Que votre arrivée n’est pas
une venue mais un simple retour
Ō vous les agresseurs,
victimes d’hier, bourreaux des soixante dernières années
Suppôts du mal, prophètes
de la douleur,
Le monde se prosterne
devant vous croyant se faire pardonner
Mais votre peur ne fait que
traduire la faiblesse des perdants
Chaque olivier que vous
aurez coupé, fera de vous des damnés
Chaque vie que vous aurez
enlevée, tourmentera votre éternité
Les fantômes de la mort que
vous semez ne cesseront de vous hanter
Et si malgré tout, vous
parvenez à tous les tuer ; sachez que vous ne tuerez jamais le
passé
Chère patrie, lorsque les
lâches usent de tous les ruses pour s’emparer de toi
Nulle crainte à avoir ; car
dans ta bienveillance, tu as appris à tes fils à craindre le
Jour où les cœurs seront bouleversés
Dans ta grande générosité,
tu leur as enseigné que ceux qui sont tués pour ta liberté ne
sont pas morts
Et libres pour toujours
sont les corps que tu étreins
Et c’est à mains nues
qu’ils luttent contre le tyran
Seuls contre le monde
entier, défiant le char qui fait face
La tristesse et la peur
leur sont inconnues
Ō vous les sionistes ! il
vous manquera toujours la trêve des fantômes d’Hébron, de
Jénine, de Sabra et Chatila pour respirer
Et lorsque le monde a
commencé à parler de la paix du Diable
Vous avez montré avec des
jets de pierres, toute la grandeur des résistants
Et quand de vos mains,
pour votre liberté, vous avez lutté
C’est nous tous que avez
sauvés
Vous n’aurez jamais la
paix, ô vous les destructeurs !
Car il vous manquera
toujours le témoignage de la Terre de Palestine
Et sur cette terre anoblie
par le sang des martyrs
Vous ne faites que
construire vos propres ruines
Vous n’avez pas combattu en
vain, ô vaillants soldats !
Sur cette terre qui
témoignera de votre renonciation, de votre piété et de votre
espérance
Ensemble après un juste
combat,
Nous ramènerons tous les
exilés, prier sous l’or d’al Aqsa
C’est avec la force des
amours sincères que je clame aujourd’hui ton nom
Je voudrais de toute mon
âme être capable de te ramener à la vie
Et racheter chaque
centimètre carré de ta terre rançonnée
Mais je ne peux que
chercher avec toi les clefs qui ouvriront les portes de ta
liberté
Ma bien aimée, tu m’as
appris que même derrière les barreaux, les âmes des vertueux
sont libres
Comme le phare dans la
nuit, tu guides mes pas
Tu as autant besoin de moi
que j’ai besoin de toi
Et comme les amours
éternels, je te jure fidélité.
Paris, Janvier 2009
lebouchernel@hotmail.fr
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