COMMISSION ARABE DES DROITS HUMAINS

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2008-12-12

Gaza - Pour l’amour de ta terre, Falestine!

 

 

                                                                    par  Nelly LEBOUCHER-SEFRIOUI

 

Nous le peuple de Paris,  nous nous présentons devant toi aujourd’hui, ô  Falestine

Et nous crions ton nom à l’unisson aussi fort que possible

Pour que le temps d’un instant,  le son de notre colère

Couvre le bruit assourdissant des bombes lâchées sur Gaza

Entends-tu, ô Falestine, notre colère gronder?

 

Contre tous nos dirigeants, nous sommes là devant toi

Contre les tyrans, nous sommes là devant toi

Contre les traitres du monde entier, nous sommes là

Nous libérant de nos propres chaînes, nous nous sommes levés

 

Durant tout ce temps tu n’as pas cessé de nous interpeller

Tes fils aussi nous ont questionné: « Ō vous les endormis, où êtes vous donc ? »

Opprimés par le poids de notre insouciance et des discours manipulés

Nous n’avons pas répondu à tes appels incessants

 

Pourtant, depuis quelques jours, sous la force de la tempête

Les vents de l’Histoire et le bruit de la guerre

Est arrivée jusqu’à nos oreilles jusque là si distraites, la déchirante complainte de tes fils

L’onde de choc nous a brutalement réveillés et nous sommes restés hébétés

 

Nous nous exclamons : « d’où te viennent toutes tes blessures et toutes ces cicatrices que nous te découvrons ô Falestine? »

« Des ruses de tes fils ou de la haine de tes ennemis ? »

Mais accablée par l’insupportable réalité qui t’entoure,

Aujourd’hui il n’est plus temps d’expliquer

 

 

Alors confrontés brutalement à ce qui ne peut plus être nommé

Nos nuits sont devenus agités et notre conscience s’est enfin réveillée

De honte, nos larmes se sont mises à couler

Tes plaies ne s’étaient pourtant jamais arrêter de suinter…

 

Et subitement, nous avons réalisé que pendant tout le temps de  notre absence

A cause des plans de partage et de toutes les vagues de colonisation

Que tes contours avaient changé, que presque toute ta terre était occupée

Et que tu n’avais plus de place pour exister

 

Sous les coups portés par le monstre de guerre lancé à ton assaut

Tu as tremblé de faim et de froid ; tu as tremblé de colère

Tu as agonisé sous le poids de nos silences

Mais tes nobles partisans n’ont jamais renoncé

 

Vous vous voudriez nous faire croire,  ô vous les falsificateurs

Que le commencement de l’histoire n’a jamais eu lieu

Que votre Bien absolu n’a pas été bâti sur une injustice faite aux Palestiniens

Que votre arrivée n’est pas une venue mais un simple retour

 

Ō vous les agresseurs, victimes d’hier, bourreaux des soixante dernières années

Suppôts du mal, prophètes de la douleur,

Le monde se prosterne devant vous croyant se faire pardonner

Mais votre peur ne fait que traduire la faiblesse des perdants

 

Chaque olivier que vous aurez coupé, fera de vous des damnés

Chaque vie que vous aurez enlevée, tourmentera votre éternité

Les fantômes de la mort que vous semez ne cesseront de vous hanter

Et si malgré tout, vous parvenez à tous les tuer ; sachez que vous ne tuerez jamais le passé

 

Chère patrie, lorsque les lâches usent de tous les ruses pour s’emparer de toi

Nulle crainte à avoir ; car dans ta bienveillance, tu as appris à tes fils à craindre le Jour où  les cœurs seront bouleversés

Dans ta grande générosité, tu leur as enseigné que ceux qui sont tués pour ta liberté ne sont pas morts

Et libres pour toujours sont les corps que tu étreins

 

Et c’est à mains nues qu’ils luttent contre le tyran

Seuls contre le monde entier, défiant le char qui fait face

La tristesse et la peur leur sont inconnues

Ō vous les sionistes ! il vous manquera toujours la trêve des fantômes d’Hébron, de Jénine, de Sabra et Chatila pour respirer

 

Et lorsque le monde a commencé à parler de la paix du Diable

Vous avez montré avec des jets de pierres, toute la grandeur des résistants

Et quand de vos mains,  pour votre liberté, vous avez lutté

C’est nous tous que avez sauvés

 

Vous n’aurez jamais la paix,  ô vous les destructeurs !

Car il vous manquera toujours le témoignage de la Terre de Palestine

Et sur cette terre anoblie par le sang des martyrs

Vous ne faites que construire vos propres ruines  

Vous n’avez pas combattu en vain, ô vaillants soldats !

Sur cette terre qui témoignera de votre renonciation, de votre piété et de votre espérance

Ensemble après un juste combat,

Nous ramènerons tous les exilés, prier sous l’or d’al Aqsa

 

C’est avec la force des amours sincères que je clame aujourd’hui  ton nom

Je voudrais de toute mon âme être capable de te ramener à la vie

Et racheter chaque centimètre carré de ta terre rançonnée

Mais je ne peux que chercher avec toi les clefs qui ouvriront les portes de ta liberté

Ma bien aimée, tu m’as appris que même derrière les barreaux, les âmes des vertueux sont libres

Comme le phare dans la nuit, tu guides mes pas

Tu as autant besoin de moi que j’ai besoin de toi

Et comme les amours éternels, je te jure fidélité.

Paris, Janvier 2009 

lebouchernel@hotmail.fr