Solidarité Maroc 05
Le
monde célèbre le 60ème anniversaire de la Déclaration
Universelle des Droits de l’Homme. Force est de constater que
ces droits sont souvent violés au Maroc, comme dans de nombreux
pays, y compris la France. L’association Solidarité Maroc 05, a
relevé quelques faits récents qui vont à l’encontre de nombreux
articles de cet admirable texte qu’est la déclaration de 1948.
C’est le Maroc vu de l’extérieur. En p.j. le texte complet de la
déclaration universelle des droits de l’Homme.
1 -
Quelle égalité en dignité et en droits entre un enfant
d’une famille « normale », et un gamin qui survit dans la rue,
comme des dizaines de milliers de jeunes Marocains, grâce « au
confort » que lui procure l’inhalation de colle et d’autres
produits dangereux ?
2 -
Tous les droits…sans distinction d’origine sociale… 75%
des étudiants issus de « bonnes familles » ont des chances de
trouver un emploi alors que les jeunes issus de milieux
défavorisés mettent parfois leur vie en danger pour obtenir un
travail correspondant au diplôme acquis grâce aux sacrifices de
leurs familles : Quatre jeunes sont actuellement en grève
illimitée de la faim à Rabat, hébergés dans les locaux d’Attac
Maroc, deux d’entre eux ont déjà été transportés à l’hôpital.
3 -
Droit à la liberté, à la sûreté de sa personne : Aïcha
Moksa se meurt d’un cancer parce que, avec la complicité tacite
des autorités marocaines, les autorités françaises lui
interdisent l’accès à un hôpital à cause d’ une simple confusion
de nom, alors que sa place est retenue et payée.
4 -
Ni esclavage, ni servitude : Cinquante- cinq ouvriers de
l’usine de matelas « Rosamor », exploités comme des esclaves,
sont mortes de n’avoir pu s ‘échapper de l’usine en flammes :
portes fermées à clé « pour éviter les vols », fenêtre
grillagées. Il fallait d ‘abord sauver le matériel.
Par
milliers les « petites bonnes » sont exploitées par leurs
patrons, corvéables à merci du matin au soir. Les plus jeunes
ont moins de dix ans.
5
Ni torture, ni traitements dégradants : Il y a
quelques jours Bouchta El Boudali, enchaîné aux barreaux de sa
cellule, est mort sous la torture à la prison d’ Aïn Qadous, à
Fès…
Zahra, la jeune étudiante du groupe des détenus de Marrakech a
été torturée puis laissée nue pendant plusieurs jours parmi ses
camarades étudiants.
55
habitants de Sidi Ifni ont été arrêtés arbitrairement et
torturés…Les femmes en particulier ont subi des traitements
dégradants et humiliants.
6 -
Reconnaissance de la personnalité juridique : Les
« fous » de Bouya Omar, brisés en tant qu’individus, n’ont pas
de nom, même pas de numéros. Ligotés, des chaînes et des cadenas
aux pieds et aux poignets, ils survivent dans la vermine, la
crasse, avec la faim au ventre, oubliant qui ils sont.
7 -
Tous égaux devant la loi : Point d’internement pour ce
membre de la famille royale qui a tiré impunément sur un
policier qui lui a imprudemment demandé ses papiers pour avoir
grillé un stop
8 -
Recours devant les juridictions nationales : Déjà plus
de six mois de prison pour le jeune Abdelkrim. Son crime :
s’être approché de la voiture royale, ému par un sourire
bienveillant du souverain. Aucun recours, le dossier est vide,
le juge le renvoie en prison.. La famille en détresse ne sait à
qui s’adresser…
9 -
Nul ne peut être arbitrairement arrêté, détenu… Douze
arrestations arbitraires dont un écolier et une détention sans
fondement à la suite d’un tabassage d’une sauvagerie inouïe !
Des habitants de Ben Msik ont osé protester contre
l’implantation d’une antenne de téléphonie mobile dans leur
quartier. Résultat : des blessés très graves, dont un homme de
88 ans qui a eu le bassin fracturé. Un bébé jeté à terre, visage
griffé…
10
- Droit à un tribunal indépendant et impartial Le jeune
Yassine Belassal, accusé d’avoir insulté le roi en
écrivant « Dieu, la Patrie, le Barça », a été arrêté, placé en
garde à vue, battu, menacé de torture, condamné à un an de
détention et à une lourde amende, sans être assisté par un
avocat.
11 -
Toute personne est présumée innocente tant que la culpabilité
n’est pas établie De quoi sont coupables les militants de
Sidi Ifni ? D’avoir défendu les droits des citoyens à des
services publics de qualité. Ils sont incarcérés depuis six mois
dans des conditions inhumaines à l’ignoble prison d’Inezgane. De
quoi était réellement coupable Ahmed Nacer, handicapé moteur et
mental, jeté sans jugement en prison à 93 ans pour « atteinte au
sacré », mort deux ans plus tard dans cette prison loin des
siens ?
12
- Pas d’immixtion dans la vie privée…A Sidi Ifni les
forces de l’ordre ont pénétré dans les habitations, fracturant
les portes, pillant, volant, violant, brisant tout sur leur
passage.
13
- Le droit de circuler librement : Les autorités
refusent le passeport à un prisonnier politique qui a passé un
quart de siècle en prison et qui souhaiterait rencontrer à
l’étranger des personnes qui l’ont soutenu.
19
- Liberté d’opinion et d’expression Après TelQuel , le
Journal Hebdo, et bien d’autres, c’est au tour de Al-Massae, le
quotidien le plus lu du Maroc, à être victime de condamnation
arbitraire, procès, lourdes amendes au point d’être menacé de
disparition…
20
- Liberté de réunion et d’association. Un habitant d’ El
Gantour, douar situé non loin de la ville de Youssoufia,
toujours privé d’eau potable, a décidé d’organiser une marche de
protestation Malgré son grand âge (85 ans) les responsables du
douar ont voulu s’opposer à cette marche, la discussion a été
violente au point de provoquer une crise cardiaque et le décès
du vieil homme.
22
- Droit à la sécurité sociale : A l’usine Rosamor seuls
40 ouvriers sur 400 étaient déclarés. 87% de personnes âgées
n’ont pas de couverture médicale, seules 84% ont une retraite….
Droits économiques, sociaux et culturels
ignorés des classes sociales en situation
précaire , de plus en plus nombreuses : 44% de la population est
dite vulnérable, 2% survit avec moins d’un dollar par jour.
L’écart entre les très riches et les très pauvres ne cesse de
croître
23
- Droit au travail, protection contre le chômage, salaire
égal pour un travail égal…Malgré un boom économique marocain
qui profite à quelques uns et qui a fait reculer très légèrement
le chômage, celui-ci est de 14% dans les villes et affecte
principalement les jeunes : ceux qui ne trouvent pas de travail
correspondant à leurs diplômes, et ceux qui n’ont pas eu de
cursus scolaire et qui n’ont aucune perspective d’avenir… Leur
rêve : s’expatrier coûte que coûte pour trouver du travail
ailleurs.
24
- Droit au repos et aux loisirs : Un luxe qui n’est pas
concevable pour la population en survie dans les bidonvilles…
25 –
Droit à un niveau de vie suffisant pour assurer bien-être et
santé à sa famille… Le Maroc se situe au 126ème
rang dans le domaine du développement humain, (PNUD) derrière la
Namibie.
26
- Droit à l’éducation , à l’enseignement élémentaire
obligatoire , pour le plein épanouissement de la personnalité
humaine.. Malgré de nombreux plans ambitieux, colloques et
autres grandes rencontres, le bilan de l’enseignement primaire
est désastreux. Des rapports dénoncent une baisse inquiétante
dans tous les domaines. 40% des élèves ne terminent pas leur
scolarité, des centaine de milliers d’enfants restent ainsi
livrés à eux-mêmes.. D’après l’étude PIRLS (programme
international de recherche en lecture scolaire), les élèves de 4ème
année sont classés 43èmes sur 45 pays traités A Ifrane, dans
le Moyen Atlas, seuls 0,7% des élèves maîtrisent les
connaissances de base de toutes les matières.
Les
enseignants sont mal formés, sous-payés, donc pas motivés. Les
écoles rurales sont sous-équipées, surchargées (parfois plus de
40 élèves par classe) 60% d’écoles n’ont pas l’électricité, 75%
pas d’eau courante, 80% pas d’équipements sanitaires. Les
toilettes sont un luxe rare…
28
-…Sur le plan social, un ordre qui respecte les droits et
les libertés énoncés dans la présente déclaration…Des
pluies diluviennes se sont abattues sur le Maroc il y a quelques
mois. La population des régions marginalisées (Rif, Moyen
Atlas…) se plaint de la fragilité des infrastructures, qui
s’effondrent sous la pluie, fragilité due à la corruption hélas
omniprésente et elle demande le secours des éléments de la
protection civile. Les autorités font appel aux forces de
l’ordre pour intimider la population et décourager les
revendications. ( à Nador, Emintanout, etc.)
29
- ..Respect des droits et liberté d’autrui afin de
satisfaire aux justes exigences de la morale, de l’ordre public
et du bien-être général dans une société démocratique : Les
droits les plus élémentaires des migrants subsahariens ne sont
pas respectés. Ils sont pourchassés, parfois abattus comme des
terroristes.
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