Les sciences et la médecine ne doivent
pas devenir des outils au service des
politiques migratoires.
ONG médicale présente en France et à
l’étranger, nous voyons s’installer par
touches successives une logique
inquiétante : celle qui consiste à
instrumentaliser les sciences médicales
et les médecins comme supplétifs de la
maîtrise de l’immigration.
Ainsi,
- La circulaire de février 2006
permettant l’arrestation des étrangers
dans les structures de santé,
- Les pressions exercées sur les
médecins inspecteurs de santé publique
pour influencer les décisions
d’expulsions des étrangers gravement
malades,
- Les évacuations musclées pour des
raisons sanitaires des campements de
fortune occupés par les Rroms,
- Le calcul de l’âge osseux sur des
adolescents pouvant conduire à leur
exclusion de la protection de l’enfance
et à leur expulsion si ces examens
établissent que ce sont des « adultes
biologiques »,
- L’amendement « Mariani » sur la
pratique des tests ADN dans le cadre du
regroupement familial, instaurant une
discrimination inacceptable dans la
preuve de filiation.
Autant d’utilisations de la médecine à
des fins autres que le soin.
Le lien entre pauvreté et migration est
une évidence : 100% des étrangers vus en
consultations par Médecins du Monde
vivent en dessous du seuil de pauvreté.
On ne peut survaloriser la place des
étrangers en matière de sécurité et la
minorer quand on parle de pauvreté. Les
acteurs de la santé doivent pouvoir
refuser toute action qu’en conscience
ils estiment relever de la maltraitance
ou de la discrimination.
Avec Médecins du Monde, je réclame:
1. Le retrait de
l’amendement Mariani permettant le
recours aux tests ADN
2. L’arrêt de toute
pression administrative et/ou politique
sur les médecins inspecteurs de santé
publique concernant le droit au séjour
des étrangers gravement malades,
3. Un droit de
désobéissance déontologique de la part
de tous les professionnels de santé qui
pourraient être amenés à prescrire ou à
réaliser des actes utilisant les
sciences médicales non pas dans
l'intérêt médical de la personne mais
dans le cadre des lois de l'immigration.
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