A l’occasion de
journée internationale contre le
racisme,
Les associations
issues de l’immigration appellent les
citoyens d’origine étrangère à
participer activement à la vie politique
pour devenir des acteurs à part entière
!
Une fois encore, et à
l’occasion de la campagne électorale
pour les présidentielles, nos craintes
se sont révélées fondées et
l’immigration est utilisée à des fins
électoralistes et politiciennes. Une
surenchère tout aussi malsaine que
dangereuse est engagée entre le candidat
de l’UMP et ceux de l’extrême droite le
premier n’hésitant pas à entretenir des
confusions dans ses discours et
programme et à mélanger
intentionnellement « immigrés,
insécurité, clandestins identité »
Ainsi, M. Sarkozy prend le risque en
légitimant le racisme et la
discrimination et en disqualifiant les
immigrés présentés comme une menace pour
l’identité de la France, de reproduire
le danger du 21 avril 2002. Ces
dérives rappellent des pages sombres de
l’histoire de France et nous refusons
que les immigrés et leurs familles
soient le « bouc émissaires » de l’échec
des élites politiques du pays et de leur
incapacité à prendre la mesure des
évolutions du monde.
Aujourd’hui plus
qu’hier, les conditions de vie des
populations d’origine étrangère sont
révélatrices des inégalités produites
par notre société. La révolte des
banlieues de novembre 2005 qui a
démontré la persistance de la
discrimination et du racisme en est un
exemple marquant. Cette révolte a
exprimé la volonté de ces populations à
accéder à une citoyenneté effective.
Aujourd’hui plus
qu’hier, seul l’égal accès effectif de
tous aux droits, garanti par une forte
implication de l’Etat impartial
permettrait de redonner un sens à
l’idéal d’égalité.
Seule une lutte sans
concession contre les discriminations
subies en raison de l’appartenance
sociale, de l’origine, de l’appartenance
religieuse, du sexe ou de la couleur de
peau, permettra aux centaines de
milliers de nos concitoyens victimes de
ces discriminations et qui se sentent
relégués, de se sentir citoyens à part
entière.
C’est une urgence
politique que nul ne doit sous estimer
sous peine de creuser d’avantage le
fossé entre la France et une partie de
ses enfants.
L’absence de visibilité
institutionnelle, médiatique et
politique des minorités ainsi que les
amalgames entretenus «Immigration
Insécurité, Identité » qui prennent le
dessus dans la campagne électorale,
constituent un danger réel pour la
République et ses valeurs de liberté
d’égalité et de fraternité.
Partant de ces constats
et volontairement partie prenante de ce
combat pour une citoyenneté réelle et
pour la dignité de tous, nous
associations signataires :
Dénonçons les amalgames et la
stigmatisation d’une partie de la
population à des fins électoralistes et
condamnons avec la plus grande fermeté
l’opposition sous entendues entre
identité nationale et immigration.
Exigeons l’abrogation de la réforme
du Code de l’entrée et du séjour des
étrangers et du droit d’asile (CESEDA)
qui conduit à une négation des plusieurs
droits fondamentaux de la personne et
des lois liberticides visant les
populations immigrées (remise en cause
de regroupement familial, suspicion sur
les mariages impliquant les immigrés,
double peine,…),
Condamnons la politique d’immigration
choisie et jetable et nous demandons la
régularisation de tous les sans-papiers
et la mise en œuvre d’une politique
ambitieuse en matière de
co-développement et de coopération
assurant l’égalité nord-sud,
Réclamons l’instauration d’une
citoyenneté de résidence qui permettrait
le droit de vote et d’éligibilité aux
résidents étrangers,
Revendiquons pour les femmes
immigrées un statut autonome en France,
indépendamment de leurs époux, en
raison de la double exclusion et
oppression sociale et économique
qu’elles subissent.
Réclamons la mise en place d’une
véritable politique de lutte contre le
racisme et «l’islamophobie», qui prend
des proportions dangereuses.
Incitons tous les citoyens d’origine
immigrée à s’impliquer dans la vie
politique du pays et à participer
activement, partout où cela est
possible, au combat politique pour une
citoyenneté rénovée, pour la justice et
pour une véritable « liberté, égalité
fraternité »
Exigeons l’arrêt de la stigmatisation
des quartiers populaires, la mise en
place d’un vrai service public et d’une
vraie politique en matière d’éducation,
d’emploi,… pour tous les jeunes de ces
quartiers.
Nous appelons toutes
celles et tous ceux, organisés ou non,
qui partagent ces revendications et ces
valeurs à se rassembler pour exprimer
collectivement nos préoccupations selon
des modalités et un calendrier à définir
ensemble.
Paris le 21 mars 2007
Associations membres :
Assemblée Citoyenne des Originaires de
Turquie (RACORT-ACORT), Association des
Marocains de France (AMF), Association
des Tunisiens de France (ATF),
Association des Travailleurs Maghrébins
de France (ATMF) Fédération Tunisienne
pour une Citoyenne des deux Rives
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